3e Ligne de métro - Un projet sur les rails

La commission d’enquête indépendante a rendu ses conclusions en octobre dernier: avis favorable pour la troisième ligne de métro, sa liaison avec l’aéroport et sa connexion à la ligne B de Ramonville à Labège. Après avoir intégré les réserves et les recommandations exprimées dans le rapport, le projet a été validé fin novembre par Tisséo Collectivités, pilote du projet. Retour sur les résultats de l’enquête publique et les modifications apportées.

Des temps de parcours performants

François Verdier - 7 minutes - Montaudran
Colomiers Gare - 9 minutes - Sept Deniers
La Vache - 12 minutes - Airbus Colomiers - Ramassiers
Gare Matabiau - 19 minutes - Airbus Colomiers - Ramassiers
Gare Matabiau - 15 minutes - Labège Enova
Gare Matabiau - 24 minutes - Aéroport

Retrouvez le nom de toutes les stations de la troisième Ligne sur : toulousemetro3.fr

Feu vert pour la troisième ligne de métro

Avis favorable! Telle est la conclusion de la commission après avoir étudié les 1 882 contributions recueillies dans le cadre de l’enquête publique. Une étape décisive qui signe le coup d’envoi du projet.

Le rapport des commissaires enquêteurs analyse à la loupe le projet de 3e ligne de métro et ses deux ramifications: sa liaison avec l’aéroport et sa connexion à la ligne B (de Ramonville à Labège). L’étude a mis en balance les avantages et les inconvénients concernant le projet en lui-même, ses répercussions sur l’environnement, ses impacts sociaux et économiques, l’adhésion suscitée.

Les réserves sont levées
L’avis favorable était assorti de deux réserves. « Nous les avons prises en compte, annonce Jean-Michel Lattes, président de Tisséo. Comme le demande le rapport, le projet préservera les arbres à François-Verdier et nous réduirons la taille du parking-relais aux Sept-Deniers. » La commission d’enquête avait également exprimé des recommandations (facultatives), comme garantir des liaisons sécurisées entre les modes de transports dans les stations de correspondance, maintenir les espaces verts existants, anticiper une éventuelle extension de la ligne au-delà de la gare de Colomiers, ou encore penser l’urbanisation future de la ville en cohérence avec la 3e ligne de métro. « Nous suivrons ces recommandations d’autant plus facilement qu’elles correspondent à nos orientations, poursuit Jean-Michel Lattes. Les équipes techniques et les élus poursuivent le dialogue avec les habitants depuis plusieurs mois et ces échanges ont déjà permis d’améliorer les premières études techniques. »

Une ligne hyper connectée
Ces réserves levées, la commission estime que « le métro est le moyen le plus performant pour le nombre de voyageurs transportés et la rapidité de déplacement » et « participe à l’équité sociale ». Le tracé présente plusieurs avantages: il « dessert les deux pôles économiques les plus importants de la Métropole toulousaine », « met en relation les zones d’emploi importantes avec le rail et l’avion », « permet des correspondances avec le réseau de transports en commun (bus, lignes de métros A et B, tram, rail, modes actifs piétons et vélo » et « la complémentarité avec tous les modes de transports ». Autre bénéfice souligné par le rapport: « ce tracé est une ligne intercommunale reliant Colomiers, Blagnac et Labège en passant par le centre de Toulouse » et « est interconnecté en 5 points au réseau ferroviaire, entre autres Colomiers pour les populations de l’Ouest, La Vache pour celles du Nord, Labège pour celles de l’Est » (lire aussi page 16). En outre, les stations « sont équipées de parkings vélo favorisant ainsi l’usage des deux roues » et, sur la ligne, « 4 parkings relais encourageront à laisser la voiture ».

20 millions de litres de carburant en moins chaque année

Côté environnement: « la réalisation de ce projet limitera l’usage de la voiture individuelle au profit des transports collectifs », précise la commission d’enquête. Résultats? « Une diminution des émissions de gaz à effet de serre » et « une baisse de consommation d’énergie fossile de 20 millions de litres de carburant par an. » D’un point de vue socio-économique, le rapport relève des « gains de temps dans les déplacements », la « décongestion routière » et une baisse des accidents automobiles, l’amélioration de la qualité de l’air, une diminution des nuisances sonores, un « aménagement urbain plus dense » permettant des coûts maitrisés et la « création de nouveaux emplois ». 

Un projet fédérateur
Le projet fédère d’ailleurs l’État, les collectivités territoriales – Région, Département, Métropole, Sicoval – la SNCF et la majorité des utilisateurs (parmi les contributions versées à l’enquête, on ne relève que 27,9 % d’avis défavorables). Le rapport souligne ainsi « un large consensus pour la réalisation du projet ».

3 questions à Robert Marconis


Professeur émérite de géographie à l’université Toulouse Jean-Jaurès, Robert Marconis est spécialiste des questions d’urbanisme, de transports et d’aménagement du territoire.

« La 3e ligne est conçue pour la population de demain »

Comment définit-on le tracé d’un tel projet?

Le choix du tracé ne se contente pas de répondre à la situation actuelle, il anticipe les changements à venir: croissance et renouvellement de la population, déménagement d’équipements majeurs, mutations de quartiers… La ville va se (re)construire en tenant compte de la troisième ligne de métro. Les constructeurs de logements vont repenser leur stratégie en conséquence et les habitants vont se réorganiser en fonction de cette nouvelle offre. Le tracé tient compte de ces interactions. La troisième ligne est conçue pour la population de demain.

Comment aider les usagers à s’approprier cette troisième ligne?

On change d’échelle! La troisième ligne a une dimension métropolitaine; elle dessert 27 kilomètres, l’équivalent des lignes A et B réunies. La performance du métro comme moyen de transport est importante, mais l’attractivité des stations l’est tout autant. Les voyageurs les empruntent pour passer d’un mode de déplacement à un autre. Il faut soigner les cheminements et rendre les connexions agréables. Plus les services offerts dans ces stations seront efficaces et diversifiés (consignes à bagages, toilettes, et caetera), plus la population sera encline à utiliser la troisième ligne de métro.

Comment travaille-t-on l’insertion des stations dans les quartiers?

En se posant un certain nombre de questions. Quelle est la meilleure solution pour l’usager et le riverain? Quels sont les avantages et les inconvénients de tel emplacement? Quel impact aura telle station sur les commerces et services aux alentours? Ce qui est valable à Bonnefoy ne l’est pas forcément à Montaudran. Si Tisséo a les compétences pour répondre aux contraintes techniques, les habitants vivent leur quartier au quotidien. Ils connaissent son identité, ses usages, ses besoins. D’où l’intérêt d’organiser des concertations avec eux, ce qui a d’ailleurs été fait et va se poursuivre.

Cet hiver
Le préfet de la Haute-Garonne peut désormais prononcer les « Déclarations d’utilité publique » pour les projets de troisième ligne de métro, de liaison aéroport express et de connexion ligne B (de Ramonville à Labège). 

De fin 2019 jusqu’en 2021
Premières fouilles archéologiques sur 20 sites à potentiel historique (Antiquité à François Verdier, Paléolithique à Colomiers, Néolithique à Saint-Martin-du-Touch, et caetera). 

Courant 2020
Les entreprises devraient être désignées pour élaborer les études détaillées du projet. Une nouvelle enquête publique portera sur les questions environnementales. 

2021
Début des travaux.

2025
Mise en service.

La troisième ligne en 3 mots clés


© Systra D.O.P.

La troisième ligne de métro irriguera le nord de l’agglomération toulousaine, depuis Colomiers à Labège en passant par Toulouse et en desservant l’aéroport de Blagnac. Sa mission ? Garantir 200000 déplacements quotidiens. Ses priorités? Desservir les viviers d’emploi, faciliter la combinaison de plusieurs modes de transports, ouvrir le territoire sur l’extérieur.

Emploi

Principale vocation de la 3e ligne? Relier les grands pôles économiques et desservir 200 000 emplois. Elle irriguera notamment les pôles majeurs du groupe Airbus et les métiers de l’industrie spatiale au nord-ouest, le futur pôle d’activités du Grand Matabiau au centre de Toulouse, les pôles d’innovation de Toulouse Aerospace à Montaudran, Labège et la zone économique d’Enova au sud-est.

Complémentarité

Connectée à l’ensemble du réseau de transports, elle sera reliée à cinq gares SNCF, aux lignes A et B du métro, au tramway, à la future Liaison Aéroport Express et aux 10 lignes de bus à haute performance Linéo. 

Ouverture

La troisième ligne desservira Colomiers, Toulouse, Labège et sera connectée à l’aéroport de Blagnac. Avec ses correspondances aux gares SNCF, sa couverture s’étend bien au-delà : elle améliorera la desserte des communes de l’ouest, du nord et du sud-est. Au-delà de l’évidente couverture du territoire de la Métropole, la troisième ligne de métro facilitera l’ouverture nationale en rapprochant les deux principaux pôles de mobilité: l’aéroport international et la gare Matabiau.

Plus d’informations sur toulousemetro3.fr

Les 2 ramifications de la 3e ligne

Connexion ligne B

Depuis Ramonville, la ligne B actuelle sera prolongée de 2,7 kilomètres pour offrir une correspondance directe à la troisième ligne de métro à la station Institut National Polytechnique de Toulouse, située à Labège.

Aéroport Express

Cette ligne à haute fréquence (toutes les 5 minutes contre 15 aujourd’hui) utilisera les infrastructures de l’actuel tramway T2 pour relier l’aéroport en moins de 6 minutes. Elle offrira une correspondance à la troisième ligne de métro et au T1 à la nouvelle station « Jean Maga ».