Groupe Archipel Citoyen

Une crise sanitaire qui interroge notre modèle de société. Des solutions municipales pour limiter les inégalités.
Aujourd’hui, la crise sanitaire entraîne une crise socio-économique de grande ampleur, qui pose la question de l’urgence sociale et pousse à interroger notre modèle de développement. À Toulouse, ville dont la prospérité est très liée au secteur de l’aéronautique, cette crise met en lumière la fragilité d’un modèle mono-industriel dont l’effondrement va toucher des milliers de Toulousains, et Toulousaines, accentuant les inégalités. Elle frappe de plein fouet les personnes les plus vulnérables : personnes âgées, en situation de handicap, habitants des quartiers populaires, étudiants, travailleurs pauvres etc.
Crise et éducation
L’enseignement à distance n’est pas une solution, il creuse les inégalités au travers de l’accès aux équipements informatiques, des conditions de logement, de la possibilité de soutien de la part des parents. Pourtant, et malgré les exigences sanitaires, nous constatons l’absence de moyens supplémentaires indispensables pour appliquer correctement les différentes mesures. Une fois de plus, l’État et la majorité ne sont pas la hauteur de la crise. Il est pourtant vital d’améliorer les conditions de scolarisation et les solutions sont nombreuses : augmentation du nombre d’ATSEM, meilleure implication de la communauté éducative, recrutement d’assistantes scolaires pour permettre la division des effectifs, mise à disposition de locaux supplémentaires, masques semi-transparents pour tous les intervenants de la petite enfance, etc.
Crise et violence
La période de confinement a généré une augmentation sensible, avérée, des violences intra-familiales, tant à l’égard des enfants que des femmes et des personnes LGBTQI+. L’ONU a estimé à la fin du mois d’avril que chaque nouveau trimestre de confinement se traduirait par 15 millions de cas supplémentaires de violences basée sur le genre (projections de l’Unfpra). Il faut impérativement aider au développement d'un travail de sensibilisation et de formation à la question du soutien aux victimes, de l’Enfance en danger, en s’appuyant notamment sur le CCAS, avec le Conseil Départemental, les enseignants et les CLAE mais également avec le secteur associatif pour toutes les solutions d'écoute, de soutien psychologique et d’hébergement d’urgence.
Crise et précarité
La crise sanitaire a fait basculer dans la pauvreté de nombreux ménages. Plus que jamais, les collectivités territoriales ont un devoir d’assistance envers les populations les plus précaires et d’accompagnement dans la mise en place d’actions de solidarité. Ouverture des toilettes publiques pour permettre l’accès à l’eau et aux dispositifs d’hygiène les plus élémentaires, prêts de locaux pour des collectes et distributions alimentaires, hébergement d’urgence : ces mesures vitales doivent être mise en place le plus rapidement possible, en étroite collaboration avec le secteur associatif, souvent au plus proche de ces problématiques.
Crise et santé
Les solutions à l’échelle municipale devront prendre en compte les conséquences psychologiques du confinement mais aussi celles de l’interruption des soins, ou encore le risque de diminution de la couverture sociale en lien avec la précarisation. Rapidement, la municipalité pourrait étudier le principe d’une mutuelle communale de santé pour les personnes précarisées, développer des consultations médicales gratuites, renforcer le suivi des enfants en lien avec le service de santé scolaire, et apporter son soutien aux centres de santé communautaire. Pour nos « héros » du quotidien : enseignants, postiers, livreurs, soignants, éboueurs, agents de caisse etc. plutôt que des médailles, donnons-leur les moyens de mener à bien leurs missions qu'il s'agisse de l'échelle sociale, économique, démocratique ou écologique.

Les élu.e.s du groupe Archipel Citoyen