Groupe Archipel Citoyen
Pour une ville qui fait place aux femmes
En ce mois de mars, qui voit célébrée la journée internationale des droits des femmes, il parait important de faire un focus sur leur place dans notre ville. Risques sanitaires importants, charge de travail accrue, précarité et chômage, violences : les femmes sont particulièrement touchées par la pandémie de COVID-19.
Éléments de contexte :
- 70% des personnels de santé et de soins sont des femmes. Elles sont donc directement exposées à la contamination. Ces métiers sont souvent dévalorisés mais la crise que nous vivons rappelle combien ils sont essentiels.
- Même si les choses évoluent (lentement), la “double” journée des femmes est encore une réalité. En moyenne, elles consacrent 4,1 heures par jour aux tâches domestiques contre 1,7 heures pour les hommes. La réduction des services de garde d'enfants, la nécessité accrue de s'occuper des parents âgés, l'explosion d'un télétravail aux contours encore bien flous ne font qu'aggraver cette situation.
- Sur les 4000 personnes à la rue à Toulouse, 30 à 40% sont des femmes. • Les femmes sont pour la plupart moins payées que les hommes, ont des emplois souvent précaires, et sont majoritaires dans les familles monoparentales. Elles risquent donc d'être bien plus durement frappées par la crise économique qui accompagne la pandémie.
- Les préjugés, la pression sociale, mais aussi certains choix urbanistiques font qu’il est moins aisé pour les femmes de circuler dans la ville.
- Enfin, les difficultés économiques et sociales, l’angoisse de l'avenir, l’enfermement lors des périodes de confinement et la disparition d'une grande part des loisirs contribuent à créer un climat qui accroit le risque de violences conjugales et sexistes dont les femmes sont, là encore, les principales victimes.
Sur ce dernier point, Toulouse est mobilisée. Grâce au travail d'associations féministes ayant obtenu un engagement systématique de l'État, et avec l'appui de la mairie, la protection des victimes de violences conjugales promise par M. Moudenc, dans la lignée de ses prédécesseurs, est presque une réalité : la grande majorité des victimes de violences conjugales est prise en charge si elle compose le 115 (numéro de l'Urgence sociale).
Pour autant, dans une situation loin d'être idéale et qui risque d'être encore plus difficile, la tâche à accomplir reste considérable et les propositions d'Archipel Citoyen sont plus que jamais d'actualité :
- Formation des agent·es municipaux (police municipale, personnels des crèches, de santé...) à la gestion des violences faites aux femmes ;
- Maison municipale des femmes : un lieu servant de guichet unique pour proposer aux femmes de l’accompagnement dans les différentes démarches, de l’accès aux soins, aux droits, au logement, à l’aide à la réinsertion ;
- Soutien matériel et financier important aux associations impliquées dans la défense des droits des femmes, la lutte contre les violences faites aux femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes ;
- Aide particulière pour les femmes en situation de rue, trop nombreuses encore à ne pas bénéficier de l'aide sociale ;
- Agir au sein de la mairie pour la non-discrimination à l'embauche, au salaire, au déroulement de carrière, et la titularisation des personnels précaires ;
- Représentation égale des hommes et des femmes dans les instances chargées de réfléchir à la gestion et aux conséquences de la pandémie, ainsi qu’aux politiques à mener pour y faire face ;
Nous espérons qu’elles sauront inspirer l’équipe de la majorité pour faire vraiment place aux femmes à Toulouse.
Enfin, pour un maire qui se dit soucieux « d'améliorer la place des femmes dans l'espace public », une autre proposition, peu couteuse : accélérer la féminisation des noms de rues de Toulouse : 173 portent des noms de femmes, contre 3476 des noms d’hommes...
Les élu.e.s du groupe Archipel Citoyen