Carte blanche à nos champions

Paris 2024

Du 26 juillet au 11 août

Toulouse Métropole compte des athlètes exceptionnels. Pluri-médaillés, ils sont déjà qualifiés pour les Jeux Olympiques ou en passe de l’être si leurs bons résultats se confirment. Rencontre avec trois d’entre eux.

  

Hilary Kpatcha, les jambes… et la tête

Évoluer près de son club, de sa famille, dans sa ville… Hilary Kpatcha n’a jamais envisagé de rejoindre l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) à Paris, où s’entraînent pourtant les meilleurs champions français. Championne d’Europe espoirs 2019 et quatrième meilleure performeuse française de tous les temps à la longueur, grâce à un saut à 6,86 m en juin 2023, elle a réussi à s’organiser pour progresser d’ici. « Balma est mon club de toujours, explique la championne. J’y ai fait mes débuts en athlétisme à 14 ans, grâce à Jean-Luc Sénat, mon premier coach, aujourd’hui décédé. » Si elle s’entraîne encore au CA Balma, Hilary utilise aussi les infrastructures du Stadium et celle de Blagnac où officie son nouveau coach : « Il faut jongler entre les disponibilités des pistes et des salles, parfois occupées par les scolaires, mais j’ai une forte capacité d’adaptation », sourit la championne. Et une forte motivation pour celle qui a vécu une terrible blessure à quelques mois des Jeux de Tokyo : « La blessure m’a rendue plus forte, j’ai appris à mieux gérer mon énergie et à vivre l’instant présent. C’est un plus pour réaliser mes objectifs : aller le plus loin possible et me donner les moyens d’être championne olympique. » Rendez-vous le 8 juillet pour les résultats des sélections, puis du 1er au 11 août pour les épreuves.

Billal Bennama, relever le gant

Champion d’Europe amateur (2022), vice-champion du monde (2023), le jeune boxeur est déjà bardé de médailles. Il est aussi déjà qualifié pour les Jeux de Paris grâce à sa brillante victoire de juillet 2023, en Pologne. « Ce sera ma deuxième participation olympique, explique-t-il. À Tokyo, j’étais impressionné et j’avais de l’appréhension, cette fois-ci je me sens plus serein. » Et plus motivé car Billal combattra devant sa famille. « Pour certains, c’est un stress supplémentaire mais, pour moi, ce sera une raison de plus d’aller chercher une belle médaille. » La famille, c’est tout sauf un vain mot pour celui qui a commencé la boxe à Blagnac, avec ses frères et soeurs et sous la houlette de son père, entraîneur réputé du Blagnac Boxing Club. « Je suis dans ce club depuis que je suis tout bébé ! », sourit le champion. Même s’il s’entraîne aujourd’hui à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP), à Paris, qu’il a rejoint à 14 ans à peine, impossible pour le boxeur de rester très longtemps éloigné de ses bases : « C’est indispensable !, confirme-t-il. Je viens ici pour me reposer mais, comme mon père est tous les jours à la salle, j’en profite pour m’entraîner dans ce cadre familier et sans rythme imposé. » Mobilité, qualités d’anticipation et de contre-attaque… les spécialistes ne tarissent pas d’éloges sur le style de Billal. Un style dont il pourra faire la démonstration lors des épreuves de boxe qui auront lieu du 27 juillet au 10 août.

Antoine Viquerat, le parfait combo

Parisien d’origine, Antoine Viquerat a rejoint Toulouse en 2016 pour conjuguer études d’excellence, à l’INSA, et entraînement dans le meilleur club de natation de France, les Dauphins du Toec. « Le parfait combo ! », affirme le nageur qui a travaillé pour monter en puissance : « J’ai découvert des conditions d’entraînement très confortables, avec deux à trois nageurs seulement par ligne et une salle de musculation, mais aussi un rythme soutenu auquel je n’étais pas habitué », explique-t-il. Après une solide base technique acquise au Racing, son club d’origine, Antoine approfondit alors le travail foncier et l’endurance : « une exigence qui m’a permis d’aller aux JO de Tokyo » où il représentait la France avec ses coéquipiers du Toec, Léon Marchand, Assia Touati et Jonathan Atsu, puis de décrocher le titre de vice-champion d’Europe au 4 x 100 quatre nages, à Rome, en 2022. Freiné par une pubalgie l’année suivante, ce spécialiste de la brasse met aujourd’hui les bouchées doubles pour se qualifier aux Jeux de Paris. « Pouvoir faire les Jeux à la maison, c’est une motivation supplémentaire », confie-t-il. D’autant plus que les épreuves sont prévues dans l’enceinte qui accueille habituellement le club de rugby du Racing 92 lié au club d’origine d’Antoine. « Un beau symbole ! », sourit-il. Prochaine étape : des qualifications très relevées à la mi-juin, puis rendez-vous du 27 juillet au 4 août pour les épreuves olympiques.