Success souris

Émerveiller les enfants et faire sourire les parents


Marie-Constance Mallard

Dans le 9e tome de ses aventures, Violette Mirgue, la petite souris toulousaine qui cartonne auprès des enfants, part en mission dans l’espace. Récit d’une success story.

Violette Mirgue, c’est la souris intrépide qui entraîne le lecteur dans ses aventures hautes en couleur. Un personnage attachant, né de l’imagination de Marie-Constance Mallard, une Lotoise, Toulousaine d’adoption, que rien ne prédestinait à devenir autrice-illustratrice. Cette ingénieure informatique a d’abord fait carrière en tant que directrice qualité chez un sous-traitant d'Airbus. Après la naissance de son 3e enfant, un burn out la cueille et un accident de voiture l’assigne à résidence. C’est en cherchant un livre sur le patrimoine toulousain pour ses enfants que l’idée naît. Elle la couche sur le papier. Un imper et un parapluie violets, une fleur derrière l’oreille… Violette Mirgue (« souris » en occitan) fait ses premiers pas. Ces esquisses sous le bras, elle tape à la porte des éditions Privat. Philippe Terrancle, directeur de l’époque, décline net (« la maison ne fait pas de jeunesse ») avant de se laisser séduire par le personnage et d’accepter à une condition : recevoir le livre à temps pour Noël. C’est l’été, elle part en vacances avec carnet à dessin et crayons dans la valise et, le 14 novembre 2014, Mystère et fromage à Toulouse sort. L’autrice montre la ville à hauteur d’enfant, sur les pas du petit animal qui se faufile par les trous de souris. Succès immédiat !

Apprendre en s’amusant
Pour Marie-Constance comme pour Violette, c’est le début de l’aventure. Pyrénées, hôpital des enfants, Canal du Midi, Paris… La petite souris enchaîne les enquêtes, mettant son audace au service de l’intrigue. Facétieuse, elle parsème le tout de « bazar de cheddar » et autres expressions bien à elle. L’univers coloré de l’autrice fourmille de choses à picorer, bouts de fromage mais aussi jeux de mots et détails décalés qui font sourire les parents. Dans le tome 3, elle cache ainsi le plan du vaisseau de Star Wars dans le bureau de Léonard de Vinci, « pour les geeks ». Dans Mission Espace, le 9e tome paru en septembre, Violette part capturer les déchets qui polluent l’espace et, clin d’oeil à Thomas Pesquet, retrouver le saxophone d’un astronaute. « J’ai réussi à faire figurer le logo du CNES* sur un livre dans lequel du fromage flotte dans l’espace », s’amuse l’autrice, qui a apporté sa touche de fantaisie habituelle. Mais bien sûr, l’ouvrage regorge de données scientifiques pour « apprendre l’air de rien ». En mettant en avant une astrogirl, il a aussi une portée auprès des petites filles. L’autrice, qui signe également une trilogie de romans pour ados, Pastelle et le club de la Violette, totalise 30 % des ventes des éditions Privat. La recette de cette success story ? Du talent, beaucoup de travail (« je fais tout à 200 % »), de solides recherches de terrain et une organisation méthodique héritée de son expérience de chef de projet. La pétillante quadragénaire, qui exerce désormais « le meilleur métier du monde », est déjà « en ébullition » sur le prochain tome. Les souriceaux fans de Violette ont rendez-vous à l’automne 2023 !

* Centre national d'études spatiales