Jean Jaurès, Toulousain d'adoption
À travers sa profession d’enseignant, son activité journalistique et ses engagements politique et militant, Jean Jaurès a marqué l’histoire de la Ville rose. Instantanés de l’empreinte mémorable qu’il a laissée, à l’occasion des 100 ans de sa panthéonisation en 2024.
Les combats de cette figure de l’histoire de France, militant pacifiste, défenseur du capitaine Dreyfus et acteur clé de la loi sur la séparation des Églises et de l’État, illustrent les tensions d’une époque troublée. Castrais de naissance et éternellement lié au département du Tarn, Jean Jaurès aura également laissé des traces à Toulouse.
1883 – Installation à Toulouse en tant qu’enseignant
Agrégé de philosophie en 1881, Jean Jaurès devient professeur de philosophie à Albi. Intervenant à la Faculté de Lettres de Toulouse (amphi du Sénéchal, rue de Rémusat, à l’époque rue Matabiau) dès l’année suivante, il s’installe dans la Ville rose en 1883. Il y exerce comme maître de conférences et donne des cours de morale et de psychologie au lycée de jeunes filles, aujourd’hui lycée Saint-Sernin. Élu député du Tarn en 1885, il reprend sa chaire en 1889 à la Faculté de Lettres de Toulouse après la cessation de sa fonction parlementaire, qu’il inaugure ensuite le 17 novembre 1892 (rue des Salenques). L’université de lettres (au Mirail) porte son nom depuis 2014.
1892 – Inauguration de la Bourse du Travail
Ayant noué des relations avec le milieu républicain lors de son premier passage à Toulouse, Jean Jaurès, battu aux législatives de 1889, devient en juillet 1890 conseiller municipal auprès du maire radical Camille Ournac. En moins de trois ans, il laisse son empreinte. Adjoint en charge de l’instruction publique, il remet en mai 1891 au président de la République Sadi Carnot les bâtiments de la faculté mixte de Médecine et de Pharmacie et de la faculté de Sciences. « Car c’est bien Toulouse qui a fait cela… ». Le 17 juillet 1892, l’année de la grande grève des mineurs de Carmaux, dont il prend la défense, il inaugure la Bourse du Travail centre de la vie syndicale et ouvrière, sur la place Saint-Sernin.
1908 – congrès de la SFIO
C’est à Toulouse que Jaurès conforte son engagement politique. Il participe en 1902 à la fondation du Parti socialiste français (PSF) puis, en 1905, à celle de la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO), rassemblant une partie de la gauche. Et il choisit Toulouse et le réfectoire des Jacobins pour organiser le cinquième congrès de la SFIO en octobre 1908. Jean Jaurès devient alors le leader du PS unifié.
1914 – dernier article dans la dépêche
Après avoir écrit pour plusieurs journaux dans le Tarn, Jaurès signe, le 21 janvier 1887, le premier de ses plus de 1 300 articles qui paraîtront dans La Dépêche, titré « La politique toulousaine et sa situation ». En 1904, il crée le quotidien L’Humanité, poursuivant ainsi sa carrière de journaliste. À partir de 1905, Jaurès collabore également à La Cité, qui deviendra Midi Socialiste en 1908. Alors que la Première Guerre mondiale menace, La Dépêche publie « L’oscillation au bord de l’abîme » le 31 juillet 1914, jour de son assassinat par un nationaliste à Paris.
1. Illustration : Faculté de lettres Amphi du Sénéchal
2. Illustration : Bourse du travail
3. Illustration : Congrès de la SFIO, 1908
4. Illustration : L'oscillation au bord de l'abîme
Savez-vous sur quel bâtiment a été inaugurée cette fresque ?
Inaugurée le 23 novembre 2024, le jour du centenaire de la panthéonisation de Jean Jaurès, cette fresque représentant l’illustre personnage (réalisée par Rémi Tournier), orne l’ancien siège du Midi Socialiste, au 38 rue Roquelaine, à Toulouse (occupé désormais par l'association Samba Résille).
Un parcours mémoriel
Les lieux emblématiques de la vie de Jean Jaurès à Toulouse sont à découvrir, en suivant un parcours mémoriel de 14 points évocateurs à travers la Ville rose. Un tracé à suivre avec un dépliant à se procurer auprès de l'Office du Tourisme ou à consulter en ligne :
metropole.toulouse.fr