Maxime Valet - Lame olympique

Escrimeur handisport triple médaillé de bronze paralympique et médecin du sport au CREPS de Toulouse, Maxime Valet se prépare pour les Jeux. Rencontre avec un champion d’exception.

2015

Champion du monde, fleuret par équipe.

2016

Double médaille de bronze aux Jeux de Rio, fleuret individuel et par équipe.

2020

Médaille de bronze aux Jeux de Tokyo, fleuret par équipe.

À presque 37 ans, Maxime Valet accumule les médailles avec constance – pas moins de 16 au compteur ! – et fait briller sa discipline sur les podiums du monde. Championnat d’Europe, du Monde, Jeux Paralympiques… le compétiteur est fidèle au Toulouse Université Club depuis le début de sa passion pour l’escrime. « J’ai débuté à 8 ans, en suivant un copain et peut-être un peu inspiré par Zorro et d’Artagnan, sourit-il. Et c’était déjà au TUC ! » C’est d’ailleurs en partie grâce à sa maître d’armes, Brigitte Aragou, qu’il continue l’escrime sans hésiter lorsqu’une grave chute le prive de l’usage de ses jambes, en 2009. À 22 ans, désormais en fauteuil roulant, Maxime ne se laisse pas arrêter pour autant. « J’étais bien entouré, par ma famille, mon club et aussi par mes profs, se souvient celui qui était déjà étudiant en 3e année de médecine. Et j’avoue que je n’ai pas vraiment eu le temps de me poser de questions… » Maxime retrouve donc très vite la salle d’armes, où les tireurs handis et valides se mêlent depuis longtemps dans ce sport pionnier en la matière. « L’avantage de l’escrime, c’est qu’il n’y a pas besoin de se déplacer, explique-t-il. Cela aide à jouer à armes égales et ensemble, à la différence par exemple du tennis où la hauteur du filet peut compliquer les choses. » La transition est donc facilitée pour le Toulousain qui retrouve très vite son niveau d’avant l’accident et obtient sa première médaille d’or en fleuret par équipe dès 2011, pour sa première sélection en équipe de France.

L’or olympique en ligne de mire

Entre-temps, devenu médecin du sport au CREPS de Toulouse et également inscrit au Stade Toulousain en sabre, le champion conjugue deux passions au quotidien. « Je travaille auprès de sportifs de haut niveau, de 12 à 40 ans, handis ou valides et tous sports confondus, détaille-t-il avec enthousiasme. Pour une question d’équilibre, j’ai fait le choix de ne pas dépendre uniquement de l’escrime et aussi de garder du temps pour ma famille. » Le secret de ce savant dosage ? « Je sais créer des bulles indépendantes », explique ce papa de deux enfants en bas âge aux journées bien remplies. En particulier cette année où il faut jongler entre la journée de médecin, les entraînements en soirée et la préparation physique… « Recevoir les Jeux à la maison, c’est une occasion à ne pas rater, se réjouit-il, bien décidé à ne pas avoir de regrets. Avec le soutien du public français, je ne vise pas moins que le titre qui me manque : la médaille d’or ! » S’il fallait une motivation supplémentaire, Maxime a aussi à coeur de participer à ramener la France, berceau de l’escrime et seulement 10e aux derniers Jeux Paralympiques, sur le devant de la scène. Alors que le rythme monte en puissance à l’approche de l’été, l’escrimeur sait pouvoir compter sur son épouse, ancienne championne d’escrime elle aussi : « Nous avons fait les Jeux de Rio ensemble, expliquet- il. Elle sait très bien comment ça se passe… » À moins de 200 jours avant le début des Jeux Paralympiques, le compte à rebours est lancé. Et le champion toulousain plus que jamais motivé !

Verbatim

« Recevoir les Jeux à la maison, c’est une occasion à ne pas rater ! »