Dans l’antre de l’Opéra
L’Opéra national du Capitole vient d’inaugurer son nouveau bâtiment de production et de stockage à Montaudran. Véritable fabrique de l’opéra, le gigantesque atelier réunit tous les métiers des coulisses. Un outil au service du rayonnement de la maison toulousaine.

Avec ce bâtiment neuf greffé aux hangars existants par une passerelle, toutes les activités techniques et préparatoires de l’Opéra national du Capitole – qui réunit l’opéra et le ballet – sont désormais regroupées à Montaudran, dans le sud-est de Toulouse. Sur 10 000 m2, le site réunit les ateliers de couture et de décors, les locaux de stockage des décors, costumes et perruques et les salles de répétition et studios du chœur du Capitole – auparavant disséminés sur six sites. Seul l’atelier de perruques demeure au Capitole. Moderne, spacieux, fonctionnel, le bâtiment est également performant sur le plan énergétique (il est alimenté par le réseau de chaleur urbain de Montaudran et dispose de panneaux photovoltaïques pour sa propre consommation d’énergie). Toulouse Métropole y a consacré un budget de 23,5 millions d’euros avec une participation du Conseil régional de 3 millions.
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C’est à l’abri des regards, dans ces grands hangars, que naît la magie du spectacle. À partir de maquettes, les menuisiers, peintres et autres artisans donnent forme aux décors imaginés par les scénographes (ici, le décor de Don Giovanni, créé par Éric Ruf). Après l’étude de faisabilité et l’échantillonnage, place à la réalisation. Pour une nouvelle production telle que celle-ci, tout est à créer. Les opérations prennent plusieurs mois.

Parmi les nouveaux équipements, une tour de montage de 400 m2, qui permet de tester les décors (ici Don Giovanni et La Passagère) dans une cage de scène aux dimensions du théâtre du Capitole. Le matériel rejoindra ensuite la halle de stockage des décors attenante, avant d’être acheminé au théâtre en semiremorque. Pendant son installation, l’équipe commence les répétitions à Montaudran.

Dans le nouveau bâtiment, le Chœur du Capitole bénéficie de salles de répétition et studios dernier cri. Acoustique, air, lumière… Tout est étudié pour offrir des conditions de travail optimales aux 45 choristes.

Au sein de l’atelier costumes, on distingue le tailleur (l’homme) et le flou (la femme), et, dans l’atelier patine, on travaille les effets : ajouter de l’or à un costume ou lui donner un aspect vieilli. Les équipes mettent en œuvre un véritable travail de haute couture pour donner corps à l’esquisse du costumier – un challenge au jour le jour ! Chaque geste traduit l’excellence artistique. Tout est millimétré et rien n’échappe à l’œil des couturières. Ce savoirfaire exceptionnel permettra aux interprètes de rentrer dans la peau des personnages et au spectateur de plonger dans l’époque. Les costumes doivent également être faciles à changer au cours de la représentation et convenir aux gabarits des différents interprètes dans le cas d’une coproduction (le spectacle partira en tournée). Ici, dernière touche au costume pailleté de Don Giovanni.

Le site conserve 18 000 pièces de costumes et masques, complétées de 5 700 perruques. Du Barbier de Séville aux zombies du Vaisseau Fantôme, c’est un joyeux bric à brac.

Les rayonnages de costumes s’étendent à perte de vue. Les plus anciennes pièces ont près de 50 ans.
