Climat - Accélérer la transition écologique

En octobre, Toulouse Métropole a adopté l’acte 2 de son Plan Climat qui vise à renforcer ses actions pour lutter contre le changement climatique. Objectif : réduire les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie du territoire à l’horizon 2030. Si de nombreuses actions sont déjà sur les rails, à l’image du téléphérique Téléo ouvert en mai 2022, les activités humaines, telles que le transport routier, continuent de laisser une empreinte sur la planète. Face au défi écologique, il s’agit de renforcer les mesures et d’allier nos efforts pour inverser la tendance.

Booster le Plan Climat pour répondre à l’urgence écologique, c’est l’objectif de l’acte 2 du programme d’actions de Toulouse Métropole pour le climat. Principales cibles ? Les transports et les bâtiments, les deux plus grands secteurs émetteurs de gaz à effet de serre sur notre territoire. Mais la collectivité n’a pas toutes les cartes en main, la mobilisation de tous les acteurs du territoire s’avère nécessaire…


Les déplacements, une des principales cibles du Plan Climat.

«Avec cet acte 2, la Métropole dope son Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) » explique Jean-Luc Moudenc, Président de Toulouse Métropole. Bâti en 2018 pour une période de six ans, ce programme d’actions vise, en particulier, à limiter les émissions de gaz à effet de serre, gaz générés par la combustion des énergies fossiles et responsables du réchauffement climatique. Il s’agit aussi de s’adapter au changement climatique, notamment en végétalisant le milieu urbain pour apporter de la fraîcheur en ville. Le Plan Climat a également pour objectif de réduire la consommation d’énergie du territoire tout en déployant les énergies renouvelables – c’est la transition énergétique. Enfin, dernier enjeu : préserver la santé des habitants en améliorant la qualité de l’air. « La dynamique est là, indique Jean-Luc Moudenc. Les orientations prises par la Métropole sont bonnes et de nombreuses réalisations à portée écologique ont vu le jour ». Et de citer l’inauguration de Téléo et du Linéo 10, la prime à l’achat d’un vélo, le lancement de la Zone à faibles émissions pour faire baisser la pollution routière ou encore l’ouverture de la Maison de l’énergie pour booster la rénovation énergétique des logements. Pour autant, l’évaluation du Plan Climat à mi-parcours montre des trajectoires insuffisantes si l’on continue ainsi : seulement moins 9 % d’émissions de gaz à effet de serre et moins 4 % de consommation d’énergie… Il reste donc du chemin à parcourir pour atteindre les objectifs (voir ci-dessous). C’est pourquoi la Métropole décide d’accélérer le rythme avec 38 nouvelles actions et 23 actions existantes renforcées. Au total, le programme d’actions 2022-2025 comprend plus de 120 actions.

Transports et bâtiments en tête des priorités

Principales cibles ? Le transport routier et le chauffage (au gaz et autre énergie fossile), les principaux postes émetteurs de CO2 sur le territoire. Comment agir ? En matière de déplacements des habitants, il s’agit d’offrir une alternative à la voiture individuelle thermique en développant les transports en commun (6 Linéo et 2 lignes express entre 2022 et 2026), en facilitant le passage à la mobilité électrique, le covoiturage pour les trajets domicile-travail et la pratique du vélo. Le projet de Réseau express vélo avance (lire pages 20-21) et l’offre de VélôToulouse s’étoffe (lire ci-contre). Concernant le transport de marchandises (colis, palettes, etc.), la Métropole étudie la façon de décarboner ce secteur d’activités. Elle a notamment conclu un partenariat avec La Poste et le Cerema * afin de mettre au point des solutions innovantes. Livraison en véhicules électriques ou à vélo, fret fluvial… : différentes pistes sont à explorer. En matière de bâtiments, l’effort porte sur la rénovation énergétique. Au sein de la nouvelle Maison de l’énergie, l’équipe, renforcée en 2022, le sera davantage encore en 2023 : 14 conseillers accompagneront les particuliers dans leur projet d’amélioration énergétique. Objectif : la rénova CLIMATtion de 7 500 logements par an. Quant aux bâtiments publics, ils passent au crible de la sobriété et de la performance énergétiques avec, par exemple, une baisse des températures des locaux, et un plan de rénovation qui s’étale jusqu’en 2030. Et bien sûr, le mot clé en matière d’énergie, c’est le renouvelable. Un domaine que la Métropole a investi depuis plusieurs années en déployant notamment des réseaux de chaleur et des centrales photovoltaïques. Les voyants sont au vert !  (lire page 16)
Le Plan Climat en détails sur metropole.toulouse.fr
* Cerema : Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement

Objectifs 2030

  • - 40 % d’émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2008
  • - 20 % de consommation d’énergie par rapport à 2016
  • x 2 de part d’énergies renouvelables dans la consommation du territoire par rapport à 2012

5 actions clés

  • écomobilité : 600 points de recharge électrique pour véhicules et deux-roues sur la Métropole fin 2023
  • écomobilité : Offre de vélos en libre-service aux communes de la Métropole et 50 % de vélos à assistance électrique en 2024
  • performance énergétique : x 2 des aides à la rénovation énergétique des logements sociaux
  • énergies renouvelables : Photovoltaïque sur tout nouveau bâtiment public
  • économie circulaire : Réutilisation des matériaux de chantier issus de la déconstruction de bâtiments (projet Waste 2 build)
     

Un défi collectif

Si Toulouse Métropole accélère son action avec cet acte 2, le défi se corse avec la croissance démographique particulièrement dynamique que connaît le territoire. La mobilisation de tous est nécessaire. C’est pourquoi la collectivité déploie des actions pour sensibiliser et « embarquer » les communes, entreprises et citoyens : un fonds de 10 millions d’euros pour les actions des communes de la Métropole (lire p.4), une charte pour que les entreprises s’engagent pour le Plan Climat, des primes pour accompagner les habitants dans la transition (remplacer sa voiture, adopter le vélo pour ses déplacements, installer des panneaux photovoltaïques sur son toit, etc.). Vous souhaitez vous aussi passer à l’action ? Calculez votre empreinte carbone et retrouvez toutes les aides et conseils sur nosgestesclimat.fr et metropole.toulouse.fr

La croissance de l’énergie verte

Si la Métropole continue sur sa lancée, elle doublera la production d’énergies renouvelables sur le territoire à l’horizon 2030, comme ce fut déjà le cas entre 2014 et 2020. Tour d’horizon des projets.

Multiplier par deux la production d’énergies renouvelables sur le territoire d’ici 2030 ? C’est le challenge que la Métropole s’est fixé dans le cadre de son Plan Climat, en accord avec la loi de 2015 sur la transition énergétique. Pour atteindre cet objectif, elle a mis en oeuvre des projets d’envergure ces dernières années, au premier rang desquels la grande centrale solaire de l’Oncopole (photo) réalisée en 2020, qui produit de l’électricité « propre ». En 2020 également, la station d’épuration de Ginestous Garonne a été équipée d’une unité de méthanisation pour transformer les boues issues des eaux usées en biométhane. Ce gaz vert est réinjecté dans le réseau de gaz de ville afin de fournir chauffage et eau chaude aux habitants et de faire rouler les bus. Mais l’action de Toulouse Métropole se distingue particulièrement pour les trois réseaux de chaleur, les « chauffages urbains », qui alimentent des quartiers entiers en chauffage et en eau chaude. Le réseau de chaleur « historique » du Mirail créé dans les années 1960 et celui de Plaine Campus mis en service en 2019 fonctionnent avec l’incinérateur des déchets ménagers du Mirail. La chaleur issue de la combustion des déchets est récupérée, produisant de l’énergie propre et à bas coût pour les habitants. Tout en poursuivant l’extension de ses infrastructures, Toulouse Métropole programme la création d’un nouveau réseau de chaleur dans le cadre du grand projet d’aménagement urbain Grand Matabiau – Quais d’Oc. Il couvrira tous les quartiers nord-est de Toulouse  ’ici 2024-2025. La stratégie métropolitaine prévoit aussi de développer massivement le photovoltaïque, sur tous les sites publics (au sol, en toiture des bâtiments ou des parkings) mais aussi sur les logements privés, en accompagnant les particuliers dans la mise au point de leur projet. Par ailleurs, il s‘agit de rénover énergétiquement les bâtiments de la collectivité afin de les rendre exemplaires : moins consommer, fonctionner aux énergies renouvelables telles que le solaire ou la récupération de chaleur, voire produire de l’énergie (bâtiment à énergie positive, BEPOS+). Projet phare en la matière, le futur technocentre de l’avenue d’Atlanta au nord-est de Toulouse, qui regroupera dans quelques années les services techniques de la collectivité. Autant de projets qui permettront à la Métropole de s’inscrire davantage et résolument dans la transition énergétique.
metropole.toulouse.fr

29 000

logements* sont alimentés par les trois réseaux de chaleur de Toulouse Métropole (le Mirail, Plaine Campus, Blagnac).
* en nombre d’équivalents logements