Jérémy Caussade - Sa société réinvente la construction aéronautique

La tête dans les nuages, les pieds sur terre

Passionné d’aviation, Jérémy Caussade a cofondé la société de construction aéronautique AURA AERO. Objectif : participer à la révolution de l’aéronautique pour une transition durable.

 

2006
Arrivée à Toulouse

2018
Co-fondation d’AURA  AERO Installation à Francazal

2022
Entrée au collectif Toulouse Pioneers

Il est temps que l’aéronautique accélère sa révolution. Et AURA AERO entend bien y contribuer. « Comme tous les modes de transports, l’aéronautique est soumise à des contraintes environnementales, explique Jérémy Caussade. Et nous n’avons d’autre choix que de proposer sur le marché des avions qui correspondent tant aux besoins des utilisateurs qu’aux enjeux climatiques actuels. » Car ce mordu d’aviation qui survolait, adolescent, les collines de son Pays basque natal en planeur, est convaincu de l’avenir de la filière. « L’avion restera indispensable, affirme-t-il. On tape beaucoup dessus actuellement mais lorsqu’il faut aller chercher des masques en Chine ou bien convoyer des “flying doctors” jusqu’aux déserts médicaux, c’est la solution qui s’impose naturellement. » Conscient qu’il faut néanmoins revoir les pratiques et aller vers plus de sobriété, l’ingénieur, qui a étudié à l’université Paul-Sabatier, cofonde AURA AERO en 2018, à Toulouse, avec deux associés. « Toulouse, c’est la ville où j’ai fait mes études, celle où j’ai travaillé ensuite chez Airbus », explique l’industriel. Qui rappelle aussi l’imposant héritage aéronautique du bassin toulousain : « Clément Ader et le premier vol humain motorisé, le concept d’aérogare à Montaudran… Sans compter toutes les premières à Blagnac », énumère-t-il. Dès 2018, le trio s’installe à Francazal, zone d’activités de Toulouse Métropole (acquise en 2020). En point de mire, la mise sur le marché demodèles de plus en plus propres et  de plus en plus gros, des machines au niveau sonore et aux émissions de CO2 réduits dans l’objectif d’une aviation décarbonée. De 55 % en 2035 et jusqu’à la neutralité en 2050, en phase avec la Déclaration de Toulouse du 4 février 2022.

Petit avion deviendra grand

Ainsi, dès 2020, un biplace voit le jour dans l’atelier de Francazal. En version thermique, tout d’abord, prélude à la version électrique qui s’apprête à être lancée cette année. « INTEGRAL permet de voyager à des coûts maîtrisés, explique Jérémy Caussade. Sa capacité “voltige” le destine aussi au marché des aéroclubs ou des écoles de formation de pilotes professionnels. » Par exemple, les armées, intéressées par les performances du premier bébé de l’entreprise. Puis c’est le 19 places ERA qui pointe son nez et devrait, en 2025, réaliser son vol inaugural. Un hybride, cette fois-ci, « parce que la technologie tout électrique n’est pas encore économiquement viable pour cette taille d’avion », et que l’autonomie de 400 km le destine au transport régional. Déjà bénéficiaire de 330 intentions d’achat, l’avion vise une mise en service sur le marché en 2027. Deux ans à peine, et AURA AERO compte déjà 200 collaborateurs. Un succès fulgurant, qui n’aveugle pas Jérémy Caussade, la tête dans les nuages mais les pieds bien sur terre. « Entre maintenant et 2050, nous avons tout un monde à réinventer », sourit celui qui espère que les innovations développées sur ses “petits” avions équiperont demain des modèles bien plus gros. Innover, ouvrir des voies… un état d’esprit qui rappelle celui des pionniers de l’Aéropostale. Une histoire dans laquelle AURA AERO met ses pas, en rejoignant le collectif Toulouse Pioneers dont l’ambition est de continuer à relier les humains en relevant de nouveaux défis.

Verbatim
« Entre maintenant et 2050, nous avons tout un monde à réinventer.
»