Sophie Adenot - Une future astronaute sur le chemin des étoiles
Pilote d’essai et d’hélicoptère, parachutiste, mais aussi professeure certifiée de yoga et désormais apprentie-astronaute… Sophie Adenot n’est pas du genre à se donner le ciel pour limite.
1982
Naissance dans la Nièvre
2003
Diplômée de l’ISAE-SUPAERO à Toulouse
2005
Intègre l’Armée de l’air
2022
Rejoint le corps des astronautes de l’ESA (Agence spatiale européenne)
Solaire. C’est la première impression que dégage la nouvelle recrue de l’Agence spatiale européenne (ESA). Un signe pour cette jeune scientifique amenée à avoir la tête dans les étoiles ? Sophie Adenot, lieutenant colonel dans l’Armée de l’air, a gagné sa place au sein de la nouvelle promotion 2022 des astronautes de l’ESA. Sélectionnée en novembre dernier parmi 22 589 candidats, elle a dû au préalable franchir six étapes exigeantes : « La préparation, intense, a duré un an et demi, avec des tests cognitifs, psychologiques, de résistance à la pression… », explique la lauréate qui avait décidé de tirer parti de cette expérience formatrice, quel qu’en soit le résultat. Combattivité et positive attitude donc pour la 11e astronaute française, déjà rodée aux parcours d’excellence : diplômée à 21 ans de l’ISAE-SUPAERO, à Toulouse, elle enchaîne avec un Master of Science au Massachusetts Institute of Technology, puis rejoint Airbus Helicopter à Marignane. À 23 ans à peine, l’ingénieure intègre l’Armée de l’air comme pilote d’hélicoptère, notamment dans un escadron spécialisé dans la recherche et le secours sur les terrains d’opération, puis devient la première française pilote d’essai. On comprend qu’il n’y avait plus que les étoiles pour faire rêver la quadragénaire. D’autant que d’autres ont ouvert la voie, comme elle l’explique : « Après un grand-père qui m’a donné le goût des sciences en me racontant, petite, des récits de découvertes et d’explorations, c’est le décollage de Claudie Haigneré pour la station Mir qui a été le déclic ». Inspirée par cette astronaute mais aussi par Marie Curie, Sophie Adenot affiche sa gratitude envers « des pionnières aux qualités incroyables [qui] se sont démenées avant moi pour rendre ce chemin possible » et faire qu’aujourd’hui la sélection des astronautes soit devenue « simplement une affaire de compétences et non une affaire de genre ».
À l’école de l’espace
Depuis avril, c’est au Centre des astronautes européens de l’ESA situé à Cologne, en Allemagne, que Sophie Adenot s’entraîne en compagnie des autres membres de sa promotion. Dans l’attente d’aller, un jour, dans l’espace. « La première qualité des astronautes, c’est la patience !, sourit-elle. Et je vais commencer par apprendre le métier d’astronaute dont je ne connais encore rien. » Patience et abnégation sont en effet nécessaires, car la route est encore longue sur le chemin des étoiles : « Avant une potentielle mission, il y a un entraînement minimum de trois ans sachant qu’il peut y avoir plusieurs années d’attente entre les deux phases qui le constituent ». Un temps que la jeune femme ne devrait pas voir passer. Si elle rêve déjà de Lune, elle savoure chaque étape de la formation dispensée à Cologne où elle se sent « comme une enfant dans un magasin de jouets » et a à cœur d’assurer le rôle « d’ambassadrice du spatial pour inspirer d’autres générations et faire connaître l’utilité de ce domaine tout en faisant rêver ». Depuis 30 ans, l’ESA a recruté sept astronautes passés par ISAE-SUPAERO devenu leader mondial des formations supérieures en ingénierie aérospatiale. Une reconnaissance mondiale pour l’établissement d’enseignement supérieur toulousain. Le formidable parcours de Sophie Adenot inspirera à coup sûr ses nombreux étudiants et étudiantes.
Verbatim
« Des pionnières aux qualités incroyables se sont démenées avant moi pour rendre ce chemin possible »