Fabien Apper - À la conquête de l'espace

Fabien Apper est Président de U-Space. La société toulousaine, hébergée au centre d'innovation métropolitain B612 à Toulouse Aerospace, s’illustre dans la construction de satellites miniaturisés. Une activité stratégique qui lui vaut d’être soutenue par le Ministère de l’Économie.

Keep exploring¹… La devise de la société U-Space reflète le rêve de ce passionné d’espace depuis tout petit : contribuer à la grande aventure du spatial. Brillant ingénieur de 32 ans, Fabien Apper est à la tête d’une société de conception et construction de nanosatellites, des objets de quelques kilos. Nés dans les universités américaines, ces petits bijoux de technologie multiplient les atouts : moins chers à produire et à lancer dans l’espace, performants et d’une qualité industrielle exceptionnelle. « Ce qui distingue U-Space, c’est sa capacité de production », indique l’entrepreneur. Il vise la construction d’un satellite par jour d’ici 2026, au sein d’une usine de 1 000 m2 qui verra le jour au printemps prochain au sein même du B612.
« U-Space livre le produit clé en main ». De quoi intéresser les opérateurs qui souhaitent lancer des constellations de satellites en orbite basse, pour des applications variées : l’observation de la Terre pour produire des cartes ou des données climatiques, l’Internet des objets, la navigation, etc. Une ascension orchestrée en quelques années seulement. Natif du Pas de Calais, Fabien Apper fait ses premiers pas dans le spatial en 2011, quand il intègre l’école toulousaine d’excellence Isae-Supaero.

En 2013, en rejoignant EyeSat², un projet du CNES, il rencontre Antoine Ressouche et Nicolas Humeau, avec qui il fonde U-Space en 2018. U comme « you » pour illustrer la promesse de rendre l’espace accessible à un plus grand nombre d’acteurs (« your space »), et comme « unité », en référence au nanosatellite Cubsat³.

U-SPACE EN ORBITE

La fin 2019 marque le décollage de U-Space. La start-up, qui bénéficie d’une licence de commercialisation du CNES pour fabriquer des nanosatellites, remporte son premier contrat de construction, pour le satellite NESS. Les planètes sont alignées, tout s’accélère. En quelques semaines, les trois acolytes embauchent une dizaine de personnes. Aujourd’hui, NESS vient d’être tiré depuis la base de Kourou⁴, l’entreprise toulousaine a signé sept contrats, compte près de 60 collaborateurs et envisage d’atteindre la
centaine en 2025. Propulsé chef d’entreprise, Fabien Apper n’a pas la tête dans les étoiles. Il a la responsabilité de définir la stratégie globale de développement de U-Space. Son ambition ? « Inventer des produits mais aussi de nouvelles manières de fabriquer. Être un acteur de la révolution industrielle du spatial ».

En juin, U-Space a été sélectionnée par le Ministère de l’Économie dans le programme French Tech 2030⁵. Un soutien qui pourrait aider l’étoile montante du B612, née au sein du berceau historique de l’aérospatiale à Toulouse, à écrire une nouvelle page de l’épopée spatiale.

 

¹ Poursuivre l’exploration
² EyeSat : satellite mis au point par le Centre National d’Etudes du Spatial (CNES) de 2012 à 2019, lancé dans l’espace en décembre 2019
³ Standart CubSat : nanosatellite composé de plusieurs unités cubiques de 10 cm
⁴ Dans la nuit du 8 au 9 octobre 2023
⁵ Programme ministériel de soutien à une centaine d’entreprises innovantes dans les champs technologique et industriel.

 

VERBATIM

Il nous revient de mobiliser un savoirfaire reçu en héritage, celui du spatial traditionnel, au service de l’industrie spatiale de demain