La ville en actions

« Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas ». La devise du zéro déchet questionne nos habitudes. Et si, pour moins jeter, il suffisait de consommer autrement ?

Zéro déchet
Mieux consommer pour moins jeter

Savez-vous combien pèse votre poubelle ? Près de 300 kg1 par an. En ajoutant les emballages et les papiers, les déchets verts, les vêtements collectés dans les bornes, le verre, les encombrants, les détritus déposés en déchetterie, un Toulousain produit chaque année près de 500 kg de déchets. Conséquences ? Pollution, dilapidation des ressources… et des finances. Car la gestion des déchets a un coût : 96 millions d’euros dépensés par Toulouse Métropole en 2018, financés par les impôts locaux. Soit 127 euros par habitant.

50 kg en moins par habitant d’ici 2024

Depuis 2015, la Loi de transition énergétique pour une croissance verte fixe de nouveaux objectifs de réduction et de valorisation des déchets. Le défi à l’horizon 2024 ? Réduire de 11 % la quantité des déchets ménagers par rapport à 2010. L’équivalent de 50 kg par an et par Toulousain.
Comment faire ? Acquérir de nouvelles habitudes de consommation. Avant d’acheter quelque chose, on s’interroge. En ai-je vraiment besoin ? Pour un usage ponctuel, ne vaut-il pas mieux louer ou emprunter (un jeu à la ludothèque, un livre à la bibliothèque, un habit à un ami…) ? Est-il possible de réparer ou recycler ce que j’ai déjà, voire fabriquer ce dont j’ai besoin ? Pour apprendre à restaurer, bricoler et donner une seconde vie aux objets, rendez-vous dans un atelier motivé par la dynamique zéro déchet (lire ci-contre).

Acheter durable

Si l’achat est inévitable, on envisage la seconde main : Izidore, Vinted, Leboncoin, dépôts-ventes, vide-greniers… Autre option : troquer le jetable contre du durable. Exit cotons démaquillants, essuietout, bouteilles en plastique. Vive lingettes lavables, torchons en tissu, gourdes réutilisables. Autre façon de réduire ses déchets ? Miser sur la qualité. Plutôt que d’acheter plusieurs objets de mauvaise facture qui finiront rapidement à la poubelle, on investit dans un seul bel objet qui durera longtemps. La société coopérative toulousaine Ethikis ad Civis guide les consommateurs vers des produits durables, robustes et réparables à l’aide du label LONGTIME® (ethikis.com).

Lutter contre le gaspillage

Autres moyens d’alléger ses poubelles ? Composter ses épluchures (lire page 19) et lutter contre le gaspillage alimentaire. Selon l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), en France, chaque habitant jette 29 kg de nourriture par an : l’équivalent d’un repas par semaine. Ce gâchis coûte entre 100 et 160 euros par an et par personne. Un peu d’imagination aide à réduire les pertes : fruits trop mûrs cuisinés en compote, restes accommodés en quiches, tartes, omelettes… De son côté, la Mairie de Toulouse combat le gaspillage alimentaire dans les cantines en apprenant aux enfants à se servir selon leur faim et en améliorant la qualité gustative des repas. Par ailleurs, la cuisine centrale livre son surplus à des associations humanitaires.La même démarche est appliquée au festival Rio Loco. Tous ces gestes aident à réduire la quantité des déchets. Que faire de ceux qui restent ? On les trie2 ! Pour faire du déchet une ressource. Et non plus un détritus.

1291 kg d’ordures ménagères (restes alimentaires, pots de yaourts, couches, mouchoirs, vaisselle cassée, etc.) produites par habitant de Toulouse Métropole en 2018.
2Guide du tri à télécharger sur toulouse.fr 

Bons plans

L’annuaire des artisans réparateurs

Ordinateur en panne, bracelet cassé, pantalon déchiré… Plutôt que racheter, pensez à réparer. Menuisier, couturière, dépanneur, luthier, bijoutier, cordonnier… Trouvez un bon artisan près de chez vous dans l’annuaire professionnel proposé par la chambre des métiers et de l’artisanat de la région Occitanie : reparacteurs-occitanie.fr

Des ateliers pour fabriquer, réparer, recycler
Confection de produits cosmétiques ou ménagers avec Fais-le toi même et sauve ta planète (faisletoimemestp.fr), échange de bons procédés entre bricoleurs amateurs au Café bricole (cafebricol.fr), atelier de réparation de vélos à la Maison du vélo ou Les Cycles-Re (maisonduvelotoulouse.com, lescycles-re.fr)… Les ateliers zéro déchet se multiplient. À découvrir aussi sur TAM, Tout l’agenda de la Métropole : agenda.toulouse-metropole.fr, rubrique Nature-Environnement.

Zero Waste Toulouse
L’antenne locale de Zero Waste sensibilise et accompagne les Toulousains vers la réduction des déchets et du gaspillage. Une référence en la matière. Agenda, actualités et informations à glaner sur zerowastetoulouse.org
 

Le cercle vertueux du zéro déchet inspire citoyens, associations et start-ups. Une dynamique positive qui expérimente de nouveaux modèles économiques.

Ils relèvent le défi

01 Le retour de la consigne

La vente de nourriture à emporter et le commerce alimentaire produisent de nombreux déchets d’emballages et de couverts jetables. Associations et start-ups se mobilisent pour réhabiliter la consigne. Ils mettent à la disposition des commerçants des contenants en verre dont ils organisent la collecte et le lavage après usage. Au lieu d’acheter un emballage jetable, les commerçants paient un service. Résultats ? En boîte le plat a mis en réseau une cinquantaine de traiteurs, boulangeries ou restaurateurs pour emballer « vos repas à emporter dans une boîte en verre consignée ». Consign’up donne une nouvelle vie aux bouteilles en verre, en partenariat avec des producteurs locaux de vins, jus et bières.
enboiteleplat.fr et consignup.org


©"en boîte le plat"

© Consign’Up

 

02 Le compost monte en graine

Les déchets organiques (épluchures, fruits et légumes, restes de repas…) représentent 27 % des poubelles toulousaines. Au lieu de les voir partir en fumée, pourquoi ne pas les valoriser ? Composteur individuel, en pied d’immeuble ou dans les jardins publics, Toulouse Métropole propose différentes solutions aux habitants. Les associations s’y mettent aussi, comme Les Alchimistes qui compostent les déchets alimentaires des professionnels (restaurants, écoles, hôpitaux, fleuristes…) et revendent le fertilisant obtenu. 
toulouse-metropole.fr et alchimistes.com

03 La Glanerie, une deuxième vie pour les objets

Rien ne se perd, tout se répare… ou se recycle. En plus de créer des emplois, le chantier d’insertion La Glanerie récupère les vieux objets, les nettoie, les recycle et les revend. La ressourcerie toulousaine organise des animations, des événements, et intervient auprès des scolaires pour sensibiliser les enfants à la réduction des déchets.
la-glanerie.org