Retrouver le Ramier d'antan


Depuis début septembre, les pelleteuses à l'assaut des halls du parc des expos.

Entamée début septembre, la déconstruction du parc des expos donne un coup d’accélérateur à la transformation de l’Ile du Ramier. Après 70 ans d’occupation, la Mairie a voulu que ce site libéré redevienne un vaste espace de nature et de loisirs au coeur de la ville.

C’est un dimanche à Toulouse, dans les années 1920. Au nord de l’île du Ramier, le Parc toulousain accueille la foule des promeneurs. On se balade le long des grandes allées, on déjeune sur l’herbe, on danse à la guinguette. Le Théâtre de la Nature et ses quelque 1 400 sièges à l’ombre des arbres est une des attractions les plus populaires depuis le début du siècle. Mais les décennies passent et les constructions hétéroclites grignotent peu à peu la verdure : usine hydroélectrique, parc des sports avec le Stadium puis parc des expositions. En 1952, le Parc toulousain est condamné. Aujourd’hui, tandis que le nouveau parc des expos-centre de conventions, le MEETT, vient d'ouvrir à Aussonne et Beauzelle, le démantèlement de la majorité des halls marque le retour à la nature, dans l’esprit du Ramier d’antan.

Une nouvelle vie pour les halls

Plus de dix hectares de goudron vont disparaître, soit la surface de 14 terrains de rugby. Le grand parking deviendra un jardin botanique et une grande esplanade pour accueillir des événements de plein air. Les halls conservés entameront une nouvelle vie. Le n° 3 se transformera en "skate park indoor". Le n° 7 deviendra provisoirement un gymnase pour les clubs de basket du petit palais des Sports qui sera démoli prochainement. Le n° 9 sera recyclé en déchèterie en remplacement de celle du Ramier devenue vétuste, le n° 8 restera une salle polyvalente et la rotonde deviendra un espace mutualisé pour les associations. 

Un chantier écologique

En septembre, les premiers coups de pelle ont attaqué les bâtiments. Mais il ne s’agit pas de raser l’ensemble. Dans une démarche d’économie circulaire, on récupérera tout ce qui peut être réutilisé. Pour commencer, les entreprises ont donc minutieusement démonté les matériaux (néons, câbles, bois, chauffages) pour les céder à des associations humanitaires telles qu’Emmaüs ou les réemployer sur d’autres chantiers. À terme, tous les métaux seront recyclés, des éléments de charpentes métalliques seront réutilisés sur l’île ou dans d’autres chantiers, sous forme de pergolas par exemple. Les enrobés seront concassés puis utilisés pour d’autres voies, autour du MEETT notamment. À partir de 2021, une fois les bâtiments disparus du paysage et les parkings déminéralisés, la nature refera peu à peu surface (lire pages suivantes). Le nord de l’île sera un terrain d’expérimentation, un laboratoire climatique, dans le cadre du programme européen « Life » qui implique plusieurs partenaires scientifiques. Objectifs : végétaliser 13 hectares afin de lutter contre le réchauffement climatique. Dans les cinq ans qui viennent, l’île sera métamorphosée en poumon vert.

 

  • 10 hectares d’espace libéré avec la déconstruction du parc des expos et ses parkings.
  • 180 millions d’euros
    C’est le coût des travaux d'aménagement de l'ensemble de l'île à terme.
  • 1850-2025 : toute l’histoire du site et le projet de transformation sont racontés sous forme d’exposition sur les palissades du chantier pendant toute la durée des opérations.
  • 15 réunions publiques organisées depuis 2017 dans le cadre de la grande concertation lancée pour imaginer l’avenir de l’île.
  • 3°C en moins sur l'île. C’est l’objectif du programme de végétalisation « Life ».
  • 32 km de berges comprises dans le programme « Grand Parc Garonne » mené par la Métropole. Son leitmotiv : renouer le lien au fleuve. L’Île du Ramier en est l’opération phare.

Calendrier

  • Septembre 2020 : début du chantier de déconstruction du parc des expos
  • Fin 2020-2021 : implantation de capteurs météo et qualité de l’air (projet "Life")
  • 2021-2022 : restauration écologique des sols
  • 2022 : début des travaux d’aménagement du parc
  • 2023-2024 : réalisation de quatre passerelles sur la Garonne
  • 2025 : inauguration du poumon vert

L’intégralité du projet sur toulouse.fr