Sur le podium

Hilary Kpatcha

Pluri-médaillée au saut en longueur, la jeune championne compte au nombre des athlètes exceptionnels dont Toulouse peut s’enorgueillir et se prépare pour les Jeux de Paris 2024.

« J’ai choisi délibérément de rester à Toulouse. »

Vous la croiserez peut-être à vélo dans les rues de Toulouse ou bien sur les pistes du Stadium, vers la piscine Nakache ou le gymnase Daniel-Faucher. Si Hilary Kpatcha, championne d’Europe espoirs 2019, est vue comme une future star du saut en longueur, elle n’a pas cédé aux sirènes de la capitale : « On m’a plusieurs fois recommandé de rejoindre l’Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance [NDLR : INSEP], à Paris, où s’entraînent les sportifs français de haut niveau, explique-t-elle. Mais, j’ai choisi délibérément de rester à Toulouse ! » Très attachée à sa ville et à sa famille, la jeune femme âgée de 26 ans est également bien décidée à participer au développement de structures sportives en province afin, justement, que les meilleurs athlètes ne soient pas obligés de s’exiler. Un défi qui pourrait bien être relevé par cette sportive hors norme, qui a montré sa force de caractère après une grave blessure en 2021. C’est lors d’un championnat en Pologne, en 2021, que la Franco-Togolaise se blesse gravement : « On était à quelques mois des Jeux de Tokyo et mon pied a glissé à cause d’une planche d’appui rendue glissante par la pluie », se souvient-elle. Mais il en faut plus pour décourager Hilary Kpatcha, qui doit également surmonter la perte de Jean-Luc Senat, le coach par qui tout a commencé au CA Balma et qui l’accompagnait depuis. « Un ami fidèle, un second papa. »

« La blessure m’a rendue plus forte. »

LES JEUX EN POINT DE MIRE

Tenue éloignée des pistes après son opération d’une hyperextension du genou, Hilary fait un retour spectaculaire en juin 2023. « Dès le début, je savais que je reviendrai. D’autant que j’avais les Jeux en ligne de mire et c’était une motivation supplémentaire durant ma rééducation », confie la championne… qui devient, cette année-là, la quatrième meilleure performeuse française de tous les temps à la longueur grâce à un saut à 6,86 m ! Si elle ne confirme pas en individuel aux championnats suivants, en Hongrie, la même année, la spécialiste du saut en longueur ne baisse pas les bras et continue à travailler d’arrache-pied pour atteindre son meilleur niveau. Objectif : se qualifier début juillet pour le rendez-vous de Paris 2024 et même briller lors des épreuves de sa discipline qui se dérouleront du 1er au 11 août : « La blessure m’a rendue plus forte, j’ai appris à mieux gérer mon énergie et à vivre l’instant présent. C’est un plus pour réaliser mes objectifs : aller le plus loin possible et me donner les moyens d’être championne olympique. »