Djilali Bedrani - En route pour les JO

Un Toulousain à Tokyo

Porté par la passion, le coureur de demi-fond toulousain est l’une des étoiles montantes de l’athlétisme. Après un début de carrière prometteur, il s’attaque cet été au plus beau des défis dans la vie d’un champion : les Jeux olympiques.

  • 1993 - Naissance à Toulouse. Djilali Bedrani grandit dans le quartier de Saint-Simon
  • 2012 - Après l’obtention de son Bac pro, il décide de devenir coureur professionnel
  • 2019 - Triple champion de France de 3000 m steeple, cross court et 3000 m en salle. 5e des championnats du monde, il est sélectionné pour les Jeux olympiques

Dans quelques semaines, Djilali Bedrani réalisera l’un de ses rêves les plus chers : il défendra ses chances aux Jeux olympiques de Tokyo. Le champion originaire de Toulouse représentera la France dans l’épreuve du 3000 m steeple, une des courses les plus techniques de l’athlétisme avec ses franchissements de barrières et de rivières. Ce rendez-vous estival marque une nouvelle étape dans la progression constante de Djilali depuis plusieurs années. À 27 ans, l’athlète présente déjà un joli palmarès : champion de France du 3000 m steeple en 2019 et en 2020, il a créé la surprise cet hiver en remportant le championnat national du 1500 m en salle à l’issue d’un finish magnifique. « Ce n’est pas ma spécialité, mais je voulais me challenger et travailler la vitesse pour progresser sur ma distance de prédilection. En donnant le meilleur de moi-même, j’ai réussi à passer devant », explique-t-il simplement. Djilali a aussi franchi un cap au niveau international en obtenant une solide 5e place aux championnats du monde de Doha, au Qatar, en 2019. Ces résultats réguliers au plus haut niveau sont avant tout le fruit d’un travail intense et de sacrifices consentis à son sport depuis de nombreuses années. Un déclic s’est produit il y a deux ans. « Je suis parti en Afrique du Sud et au Kenya pour m’entraîner avec les meilleurs mondiaux, et j’ai pris conscience que si j’étais capable de courir avec eux tout le temps, je pouvais aussi rivaliser en course. C’est ce qui s’est passé », analyse-t-il.

Faire de sa passion un métier

Sportif depuis toujours, Djilali a pratiqué le football en club pendant huit ans, avant de découvrir l’athlétisme au collège. « J’ai commencé par le cross, comme tout le monde, cela m’a tout de suite plu », se souvient-il. Au fil des entraînements et des compétitions, il se rend vite compte de son potentiel de coureur de demi-fond, passe les catégories, connaît ses premières sélections en équipe de France. Parallèlement, il poursuit sa scolarité, obtient son Bac professionnel aérostructure et fait un stage sur la chaîne d’assemblage de l’A380. Mais à l’heure de faire des choix de vie, la passion de son sport se révèle plus forte et il décide de s’y engager professionnellement. « Quand on fait du sport de haut niveau, ce type de décision n’est pas facile à prendre. Je me suis dit que le parcours serait plus dur mais je voulais aller au bout de mes rêves. J’ai tenté l’aventure et je ne le regrette pas, parce que j’ai réussi à en faire mon métier. »

Aujourd’hui, Djilali savoure la satisfaction de vivre une passion qui l’amène à se dépasser en permanence pour aller chercher des performances et qui lui permet de découvrir le monde. « Grâce au sport, j’ai voyagé dans de nombreux pays. C’est une expérience qui m’a ouvert l’esprit et qui me construit en tant qu’athlète et en tant qu’homme. » Pour autant, Toulouse reste son port d’attache, où il vit et où il est licencié au SATUC. « C’est là que je me sens bien, je me régale à m’entraîner à la Ramée et sur les berges du canal du Midi ! » À Tokyo, nul doute que le sportif défendra haut les couleurs de sa ville et de la France. Djilali Bedrani veut aborder l’épreuve avec sérénité, en évitant de se mettre trop de pression. « Je suis encore plus motivé qu’aux championnats du monde et j’ai progressé dans tous les secteurs depuis deux ans. L’important est de prendre du recul, de s’entraîner pour être au top le jour J, et surtout ne pas avoir de regrets. » Une chose est sûre en tout cas, même avec le décalage horaire, les 37 communes de Toulouse Métropole vibreront avec lui.

VERBATIM
« Je me suis dit que le parcours serait plus dur mais je voulais aller au bout de mes rêves. »