Meryem-Bahia Arfaoui - La vie devant la caméra

Meryem-Bahia Arfaoui se destinait au métier d’avocate. Elle est devenue réalisatrice, grâce à de belles rencontres… et une soif de montrer la vie ! Arte vient de lui décerner le Grand prix du jury pour son court-métrage « Les Splendides ».

C’est au coeur d’Empalot que Meryem-Bahia Arfaoui a grandi dans les années 1990. Elle y vit encore aujourd'hui. « Une fille qui habite dans un quartier, et qui en plus fait des études, ça forge un caractère ! » s’exclame-t-elle. « Inspirée par l’engagement de mon papa, syndicaliste tunisien, je voulais être avocate » confie-t-elle. Pendant huit ans, sciences politiques, relations internationales et diplomatie sont le quotidien de Meryem. « Mais je m’interrogeais sur le sens de ma vie. Je voulais être dans le concret. » C’est une première expérience avec la radio Canal Sud qui lui a permis de franchir le pas. Pendant plusieurs mois, elle co-anime une émission mensuelle de 1h30, « La vie des nôtres ».
Elle y raconte l’histoire de personnes issues de l’immigration. Et puis ce fut une autre belle rencontre : l’équipe de l’association D.E.F.I. Production installée à la Reynerie. Pendant six mois, elle se forme aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel, apprend à écrire un scénario, à prendre du son, à faire des images et à monter des films. « Enfin quelque chose de concret ! ». En juillet 2020, elle réalise son premier court-métrage, « Les Crapules ». Il remporte le Grand Prix du jury du festival « Des Courts en Bas des Tours ». « Ce fut une véritable secousse ! Je me suis dit : oui, c’est possible ! ». Aujourd’hui à 31 ans, elle est assistante de réalisation au sein de D.E.F.I. Production. « C’est une grande fierté car c’est à mon tour d’accompagner et de faire ruisseler tout ce que j’ai reçu et appris. »

" Une fille qui habite dans un quartier, et qui en plus fait des études, ça forge un caractère !"

Paroles de quartier
En décembre 2020, Meryem fait la connaissance de la réalisatrice Naruna Kaplan de Macedo. Celle-ci l’encourage à participer au concours organisé par Arte « Et pourtant elles tournent ». « J’avais envie de réaliser un documentaire qui reflète la vie du quartier de la Reynerie et parle à tout le monde. Les documentaires, c’est pas que pour les intellos ! J’ai fait le choix d’images vives, j’ai utilisé des codes de clips de rap et des paroles fortes viennent rythmer le film. » Celles des trois protagonistes, Sonia, Fatimé et Fatima : « La Reynerie, c’est notre père, notre mère, c’est tout… Le quartier c’est notre force ! ». « Ces femmes sont lumineuses » témoigne Meryem. Le prix attribué par la chaîne va permettre à Meryem de réaliser un autre documentaire de 52 minutes. Elle y donnera la parole à Sonia, une des "Splendides" devenue chauffeuse routière !
Court-métrage disponible sur Arte.tv