Candie, maître en son domaine

Fin du XIIIe siècle

Création du domaine et du château par les Ysalguier

XVIIIe siècle

Arrivée des Candie (1729) Construction de la maison de maître (entre 1859 et 1863)

Fin du XIXe siècle

Acquisition par les Bary (1883) : continuité (notamment dans la production viticole)

1976
Acquisition par la Ville de Toulouse, seule ville à se doter d'une régie agricole urbaine en France

2025
Inauguration de la Maison du Bien Manger

La maison de maître

Style

Architecture sobre et symétrique, la maison de maître incarne le statut de son propriétaire, alliant fonctionnalité et élégance. Ses ouvertures grandes et nombreuses marquent le passage vers un habitat plus confortable.

Fonction

À proximité des bâtiments agricoles, la maison de maître incarne le pouvoir et l'autorité, offrant au propriétaire une vue sur les terres et un contrôle direct sur les activités agricoles.

Symbolique

Attribut de la grande propriété foncière, la maison coordonne production et gestion. Contrairement au château, elle symbolise le pouvoir économique plutôt qu’une prétendue force et défense militaire.

Diversité d’un domaine agricole au temps des candie

  1. La maison de maître
  2. Vignes (principale culture)
  3. Parc arboré
  4. Verger
  5. Prés
  6. Écuries, offices, remise
  7. Loges, orangeraie, jardin
  8. Roseraie
  9. Jardin du château
  10. Château
  11. Une des métairies
  12. Bois & prés

Actu

La guinguette Les Jardins de Candie fait aussi partie du paysage ! Cette guinguette éphémère, lancée par la Mairie de Toulouse depuis l’été 2023 au coeur du domaine viticole, propose une immersion dans ce lieu consacré au terroir local.

Le domaine de Candie, qui abrite un château, une chapelle et des dépendances agricoles, compte également une maison de maître. Symbole d’une époque, elle a été construite au XIXe siècle par la famille qui a laissé son nom au lieu. Sa nouvelle fonction, la Maison du Bien Manger, perpétue l’histoire agricole du site.

Sur ces terres, la culture de la vigne existe dès le Moyen-Âge. Au fil des ans, blé, avoine, orge et arbres fruitiers viendront diversifier la production d’une exploitation qu’un dénommé Jean-François-Marie de Candie va réunir à partir de 1729. Trésorier général de France, ce seigneur va tout faire pour préserver l’unité et l’indépendance de ce domaine auquel il va donner son nom. C’est également lui qui, durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, quitte le château médiéval et fait construire un bâtiment d’habitation plus confortable. Celui-ci a sans doute servi de base à la maison de maître actuelle, érigée entre 1859 et 1863 sous l’impulsion de Jean-Marie-Théodore-Élisabeth Candie.

Une bâtisse bourgeoise

Typique de l’architecture de l’époque, cette bâtisse rectangulaire aux grandes pierres d’angle, marque la montée en puissance de la bourgeoisie alors que de nombreux domaines se créent autour des châteaux après la Révolution. Les grandes ouvertures témoignent de la présence de cheminées et donc d’un confort nouveau alors que les hauteurs sous plafond imitent les intérieurs bourgeois de l’époque. À la fin du XIXe siècle, autour de 1883, l’ensemble devient la propriété de Louis Bary. Son fils Jean-Louis, officier de la Légion d'honneur, lui succède et participe au développement du domaine. À l’aide de régisseurs, sa famille en assure la gestion jusqu’à ce que sa veuve le cède à la Mairie de Toulouse en 1976.

Une ferme dans la ville

Le plus vieux domaine agricole de Toulouse, avec ses cinq hectares, devient alors une véritable ferme dans la ville puisque l’urbanisation a fait naître, quelques années plus tôt, la zone industrielle de Thibaud. La Mairie décide d’y poursuivre la culture de la vigne et perpétue ainsi une longue tradition, renforçant le lien entre la Ville rose et son histoire agricole. Une histoire qui va se poursuivre puisque la régie agricole de Toulouse, qui souhaite s’ouvrir toujours plus au public, entame en 2023 des travaux de rénovation de la maison de maître. Achevés en 2024, ils ont permis de conserver le cachet du bâtiment à travers notamment la préservation de plusieurs éléments, comme le grand escalier de pierre, certains parquets ou les cheminées en marbre. Avec près de 300 m2, elle permet d’accueillir différents types d’événements. Depuis février, la Mairie en a fait la Maison du Bien Manger, un centre pédagogique visant à promouvoir l’agriculture durable et urbaine à Toulouse et à sensibiliser à la transition alimentaire.

Bibliographie et sources : Visite et histoire du domaine sur le site web UrbanHist : www.urban-hist.toulouse.fr (nouvelle fenêtre) ; Sonia Moussay, Valorisation du domaine de Candie, En Quête de Patrimoine, 2013 ; Vincent Thébault, Châteaux et maisons de maître : la propriété foncière érigée en domaine. L’exemple du Midi toulousain aux XIXe et XXe siècles, Cahiers Nantais n°54, 2000 ; André Selves, Le village de Saint-Simon : un regard dans le passé, Toulouse, 1995.

Direction : L'agence evelyne ; Texte : Paul Perié ; Illustrations : Célia Gazal ; Merci à l'historienne Sonia Moussay ; Merci à la Régie agricole et à la Direction du Patrimoine.