Groupes tesc, amc et élus non-inscrits

Écologie dans le discours, artificialisation des sols dans les actes.

Pour rappel, d’ici 7 ans, soit en 2030, nous devrons avoir divisé par 2 notre rythme d’artificialisation des sols. Parallèlement, dans ses voeux aux Toulousains et aux Toulousaines, le maire de Toulouse Jean- Luc Moudenc a tenté de rappeler son soi-disant attachement aux valeurs écologiques et du vivre ensemble. Qu’en est-il réellement ?

La majorité se félicite du réaménagement de l’île du Ramier incluant une réhabilitation des sols et la constitution d’un nouveau poumon vert de Toulouse. La mairie loue ses arbres en pot, ses canopées urbaines, dont les quelques feuilles agonisantes sous le poids du soleil et du manque d’eau illustrent le dérèglement climatique. La majorité municipale se dit exemplaire et à l’écoute de ses habitants et habitantes ?

Mais alors, qu’en est-il de l’annulation du projet de ferme urbaine des Pradettes sur la friche du quartier Bordeblanche, du sort des 120 ha agricole de Paleficat ? Qu’en est-il de la Jonction Est, qui menace d’artificialiser plus de 20 hectares de terres agricoles ? Qu’en est-il des 20 000 m² de terrain à Ginestou pour faire circuler des camions et aider aux importations ?

Cette majorité n’a visiblement rien appris de l’annulation du PLUI-H… Il faut arrêter de sacrifier le peu de terres naturelles qu’il nous reste pour des projets qui ont un intérêt social et écologique bas, et mener une politique urbanistique digne du XXIe siècle et des enjeux de transition de notre temps.

Nous regrettons les dichotomies de la mairie de Toulouse, qui peine à sortir du greenwashing et à mettre en oeuvre une véritable démarche écologique dans ses politiques locales. Les Toulousaines et Toulousains ne sont pas dupes, peindre en vert son nouveau slogan “Toulouse + facile” ou ajouter des branches d’arbres sur scène, ne suffira pas à convaincre de la bonne réponse/réactivité de la mairie de Toulouse aux enjeux du dérèglement climatique. La bétonnisation sans cohérence renforce les ilots de chaleur au lieu de lutter contre.

Les résultats de la consultation “mon quartier + facile” sont pourtant significatifs : 80 % des Toulousaines et Toulousains demandent plus de fraîcheur en ville. La véritable écologie se traduit par des actes, des engagements concrets et fiables ainsi que par une connaissance fine des interactions entre les espèces du monde vivant. Prôner d’un côté le retour de la nature en ville et de l’autre détruire les derniers espaces de biodiversité n’a aucun sens et ne montre pas l’exemple.

Alors que toutes les grandes villes de France prennent des engagements concrets, Toulouse est en retard et porte atteinte au droit à disposer d’un environnement sain pour les générations actuelles et pour celles à venir. Quelle ville voulons-nous laisser à nos enfants ? Une ville de brique et de béton ? Ou une ville où il fait bon vivre et dans laquelle la nature a toute sa place ?

Aimer Toulouse et son béton, c’est la triste réalité de la majorité.

La majorité de la censure.

L’annulation récente de la séance de lecture organisée à la médiathèque José Cabanis par les artistes drag Shanna Banana et Brandy Snap « dans un souci d’apaisement » et par peur de « déstabiliser une partie du public », selon les mots du Maire Jean- Luc Moudenc, a de quoi nous inquiéter. Sans parler du mépris complet pour le travail engagé par les agentes et agents de ces bibliothèques municipales, cet agissement inacceptable s’inscrit dans un contexte de rejet des différences et de discriminations perpétrées depuis plusieurs années à Toulouse rappelé lors du conseil municipal du 10 mars. Plus que jamais, nous élues et élus de l’opposition renouvelons nos vœux pour construire un monde tolérant, dans lequel les enfants, adolescents et adolescentes se sentent en sécurité et respectés dans leurs identités.

L’engagement de la municipalité contre les discriminations et pour la tolérance doit infuser toutes les politiques publiques !

Les élus et élues de gauche, écologistes et citoyens.