Jennifer Mattalia - La science à la portée de toutes
Au sein de Toulouse INP-ENSEEIHT, école d’ingénieurs de renommée internationale, Jennifer Mattalia a lancé Women7. Objectif : favoriser l’éveil aux carrières scientifiques et technologiques des jeunes filles issues de zones rurales ou d’éducation prioritaire.
- 2016
Entrée au service communication de Toulouse INP-ENSEEIHT (N7) - 2022
Lancement de Women7 - 2023
Women7 obtient deux premiers prix1
Elle semble capable de soulever des montagnes. Et l’énergie qui se dégage de l’initiatrice de Women7 n’a d’égal que la bienveillance de son sourire. « L’idée est venue d’un constat, explique Jennifer Mattalia. Les femmes ne représentent que 22 % des ingénieurs en poste. » Pour combattre cette sous-représentation féminine, la jeune femme a décidé d’attaquer le mal à la racine. « Il s’agit d’un déterminisme social et géographique, précise-t-elle. Les jeunes des zones rurales et des petites villes, comme ceux des zones d’éducation prioritaire, sont souvent moins informés en matière d’orientation que leurs pairs des grandes métropoles. Et les jeunes filles doivent en plus subir les stéréotypes de genre. » Que faire, alors, pour rétablir une égalité des chances mise à mal ? « Comme l’information n’atteignait pas ces jeunes filles, nous avons pensé les amener jusqu’à l’information. » L’idée ? Organiser deux journées en immersion sur le campus de Toulouse INP-ENSEEIHT à destination des classes de collège.
C’est possible !
Ainsi, depuis juin 2022, des bus emplis de collégiennes quittent les villes et villages de l’académie de Toulouse, et au-delà de l’Occitanie entière, pour rejoindre l’N7 durant 48 heures. Transport, hébergement, repas… tous les frais sont pris en charge. « Cette opération est rendue possible par l’aide de nos différents partenaires2 », explique Jennifer Mattalia qui se démène pour que les questions budgétaires ne soient pas un frein. Women7 mobilise également des forces vives en interne : « l’engagement du personnel de l’école, notamment notre directrice des études, et de nombreux étudiants actuels ou anciens, est essentiel. » Au programme : accueil par des étudiants- staffeurs (chaperons), visite du campus et ateliers animés par des enseignants-chercheurs. « Les participantes apprennent par exemple à réaliser un radar de détection et de présence ou un moniteur de fréquence cardiaque », détaille la porteuse du projet. Puis vient l’heure des rencontres : « Parrains, marraines et invités, nous avons chaque année le concours de figures prestigieuses et inspirantes, comme Catherine Lambert (Présidente du Cerfacs) ou l’astronaute Thomas Pesquet. » Tout est fait pour susciter l’envie et la curiosité des jeunes filles, « pour qu’elles puissent se projeter et se dire “pourquoi pas moi” ». Et la conceptrice de Women7 ne s’en tient pas là : « Nous organisons aussi d’autres évènements au cours de l’année, poursuit cette passionnée. Comme l’initiative Girls can code que nous accueillons afin de participer à promouvoir l’informatique chez les collégiennes et les lycéennes. » Les filles ont toute leur place dans l’ingénierie et dans les sciences, et il n’y a pas de pré carré réservé à un genre ou un autre. Voici le message que veut faire passer Jennifer Mattalia. « Et ça commence par oser et ne pas s’autocensurer ! »
Verbatim
« Nous voulons aider les jeunes filles à se projeter dans leur avenir sans s’autocensurer. »
École publique d’ingénieurs, l’N7 est une des six composantes de l’Institut National Polytechnique de Toulouse.
1 Prix lycéen-Ingénieuses CEDEFI et coup de coeur des Trophées Agires Synergie
2 L’Université de Toulouse (Acorda), N7 Développement, NXP, Wavestone, SII, Vitesco Technologies