Améliorer l’accès à la santé
Comme à l’échelle nationale, Toulouse est confrontée à la baisse du nombre de médecins. Pour favoriser l’accès à la santé de tous les habitants, la Mairie accompagne l’installation des professionnels de santé. Objectif : une maison de santé dans chacun des 20 quartiers.
Située dans le quartier Guilheméry, La Providence est la première maison de santé créée à Toulouse et la première maison de santé universitaire de France.
Toulouse, grande ville attractive, n’échappe pas à la désertification médicale que l’on constate sur tout le territoire national. La raison ? « Le numerus clausus, jusqu’en 2021, limitait trop le nombre de médecins formés chaque année, alors que les départs à la retraite sont nombreux », explique Patricia Bez, adjointe au Maire de Toulouse, déléguée à la santé. On compte aujourd’hui 526 médecins généralistes à Toulouse *. Rapporté au nombre d’habitants, ils sont plus nombreux à Toulouse qu’au niveau national **, tempère l’Agence régionale de santé Occitanie (ARS). Cependant, une baisse légère et continue s’opère depuis 2015, tandis que la démographie de Toulouse ne cesse d’augmenter.Principal frein à l’installation des jeunes médecins ? L’immobilier, avec des loyers ou prix d’achat trop élevés, des locaux pas ou peu adaptés, etc. Face à ces difficultés, la tendance aujourd’hui est au regroupement des médecins généralistes en Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) pour les libéraux, ou en centres de santé (médecins salariés), où ils travaillent en équipe avec des dentistes, sages-femmes, infirmiers, kinésithérapeutes, pharmaciens, etc. Il existe aujourd’hui 17 MSP à Toulouse. « Ce modèle est attractif car les médecins évoluent au sein d’un collectif et le parcours de soins s’organise plus facilement », indique Patricia Bez. À cela s’ajoutent cinq Communautés professionnelles de territoriale de santé (CPTS), qui fédèrent les professionnels de santé d’un même périmètre souhaitant se coordonner. De nombreuses structures sont aujourd’hui en projet. Tandis que l’ARS et l’Assurance maladie aident financièrement les professionnels à s’installer sous cette forme, la Mairie les accompagne à différents niveaux, en lien avec le conseil de l’Ordre des médecins : « nous identifions les besoins sur la ville et les professionnels susceptibles de porter un projet, nous veillons à ce que les opérations d’aménagement portées par la Collectivité intègrent des locaux en rez-de-chaussée pour accueillir une maison de santé – dans un nouvel immeuble de Toulouse Métropole Habitat par exemple. Nous facilitons autant que possible les démarches administratives des médecins, détaille Patricia Bez. Le médecin qui achète ses locaux va s’installer durablement.C’est notre objectif », souligne l’élue. En parallèle, la Mairie agit sur le champ de la prévention. Son centre de vaccinations est très actif, elle a récemment élargi la mutuelle communale à tous les Toulousains de plus de 60 ans (sans conditions de ressources) et initie ou accompagne différentes actions pour promouvoir la santé auprès du plus grand nombre (lire pages suivantes).
* Source : FNPS (Fichier national des professions de santé géré par l’Assurance Maladie) - 2023
** 10,6 médecins généralistes libéraux pour 10 000 Toulousains contre 8,3 au niveau national. Source : FNPS - INSEE - 2023
Journée santé mercredi 18 septembre
La Mairie et ses partenaires (l’ARS, les CPTS, la CPAM, Tisséo, l’Université de Toulouse) organisent une journée dédiée à la prévention santé. Au programme, des stands d’information sur la vaccination ou les conduites addictives, des ateliers diététique, du breakdance, du yoga, de la marche et autres activités pour être bien dans son corps, et une conférence sur l’intelligence artificielle appliquée à la santé (au Quai des Savoirs). Gratuit et ouvert à tous. Sur les allées Jules-Guesde.
Infos sur metropole.toulouse.fr
Éclairage
Pr Stéphane Oustric
Président du Conseil de l’Ordre des Médecins de Haute-Garonne, il a créé la maison de santé La Providence en 2017.
« Depuis l’arrêt du numerus clausus, ce sont quelque 12 000 médecins qui sont formés chaque année en France, contre 8 000 auparavant. Pour autant, on estime qu’il faudra 5 à 10 ans avant de retrouver l’équilibre de l’offre de soins sur Toulouse. Face à la pénurie actuelle de médecins généralistes, le regroupement de professionnels de santé en maison ou centre de santé permet d’apporter une réponse adaptée aux besoins de santé de premier recours des habitants d'un quartier. Les maisons de santé pluriprofessionnelles garantissent un meilleur accès à la santé, avec la prise en charge de tous les patients, de tous les actes et soins complexes. Les médecins y exercent au service des patients, surtout sans aucune priorité donnée à l’aspect financier. Par ailleurs, pour aider les jeunes médecins, il faudra un signal fort des pouvoirs publics pour lever le frein majeur à l’installation : le coût de l’immobilier. Je pense notamment à des aides financières directes et des mesures d’exonération fiscale, comme c’est le cas en périphérie et en zone rurale avec, en contrepartie, l’obligation de rester sur le périmètre pendant une longue durée. »
« Le regroupement des professionels est une réponse aux besoins de santé »