Marc Arcis, sculpteur royal
En marbre, en stuc, en étain ou en terre cuite. Le sculpteur Marc Arcis (1652-1739) ne reculait devant aucun défi quand il s'agissait de fixer les traits humains pour la postérité. Formé à Toulouse avant de triompher à Versailles, ce natif du Tarn a finalement regagné la Ville rose (1696), laissant derrière lui quelques inoubliables chefs-d'oeuvre.
L'architecte Nicolas Bachelier, le juriste Jacques Cujas, un Louis XIV plus vrai que nature… Au gré de leurs déambulations, les visiteurs du Capitole et du musée des Augustins* peuvent admirer quelques-uns des plus beaux bustes signés Marc Arcis.
Un homme à qui le destin aura choisi de donner trois vies.
La première débute en 1652 à Mouzens, dans le Lauragais tarnais. Héritier d'une famille de maçons, il se forme très tôt à la sculpture à Toulouse, sous l'oeil bienveillant du peintre et architecte Jean-Pierre Rivalz et du sculpteur Gervais Drouet. Il a à peine plus de 20 ans lorsque les capitouls lui confient la réalisation de 30 bustes d'hommes illustres de la cité destinés à orner l'hôtel de ville. Ce chantier de trois ans achevé, Marc Arcis aurait sans doute pu poursuivre avec brio sa carrière toulousaine, mais l'appel de la capitale est le plus fort.
Une voie royale
Une deuxième vie démarre lorsque le jeune homme pose ses valises à Paris en 1677. Ses travaux attirent très vite l'attention de riches et influents clients. Les commandes se multiplient. Jusqu'au château de Versailles, on sollicite ses services ! Puis c'est l'apogée : en 1684, le Toulousain est reçu à l'Académie royale de peinture et de sculpture et devient officiellement sculpteur du roi Louis XIV.
Retour dans la ville rose
Enfin, après un détour par Pau, il entame sa troisième et dernière vie en regagnant la Ville rose en 1696. Il y poursuivra sa carrière avec un succès constant, participant aux ornements de la troisième galerie du Capitole avant d'exécuter le décor de la chapelle de la confrérie des Pénitents blancs et d'aménager le choeur de la basilique Saint-Sernin. On retrouvera aussi quelques-unes de ses réalisations, statues comme bas-reliefs, dans la cathédrale Saint-Étienne et la chapelle de la confrérie des Pénitents bleus. Veuf à 60 ans, Marc Arcis s'éteint en 1739 à Toulouse, à l'âge vénérable de 87 ans.
Suivez-nous sur les traces de Marc Arcis à toulouse…
Bibliographie : L'âge d'or de la sculpture. Artistes toulousains du XVIIe siècle, catalogue d'exposition, musée des Augustins, 1997. Fabienne Sartre, La sculpture toulousaine dans la première moitié du XVIIIe siècle, Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, tome 61, 2001.
Étape 1
Basilique saint-sernin
Votre promenade sur les pas de Marc Arcis débute au coeur de la basilique Saint-Sernin. Vous pouvez observer ici Le martyre de Saint-Saturnin, bas-relief en plomb et étain dorés enchâssé dans une structure en marbre. Une oeuvre signée par l'artiste en 1720.
Bas-relief Le martyre de Saint-Saturnin
Étape 2
De la galerie des hommes illustres aux salons du capitole
Une fois la rue du Taur remontée, vous voilà face au Capitole. C'est ici, dans le cadre du réaménagement du premier étage de l'Hôtel de Ville, que Marc Arcis s'est vu confier en 1674 la confection de 30 bustes d'hommes illustres de Toulouse. Disposés dans des niches dorées, certains d'entre eux ornent toujours les salles d'apparat du Capitole, notamment ceux de la galerie Henri-Martin qui Mais pour les admirer, il vous faudra viennent d'être restaurés.
Étape 3
Musée des Augustins
Mais pour les admirer, il vous faudra viennent d'être restaurés. emprunter la rue d'Alsace-Lorraine en bifurquant sur votre droite, direction la rue de Metz : nombre des bustes des « illustres » sont en effet aujourd'hui abrités dans le musée des Augustins, à l'image de celui représentant Louis XIV. Au total, une quarantaine d’oeuvres de Marc Arcis y sont présentées, dont son émouvant autoportrait.
*À noter : le musée, qui fait actuellement l'objet d'importants travaux de rénovation, rouvrira ses portes à l'automne 2025.
Buste de Louis XIV
Étape 4
Cathédrale Saint-Étienne
Votre déambulation s'achève non loin de là, dans la cathédrale Saint-Étienne. Dans les niches latérales du retable du maître-autel, des statues représentant Saint-Luc et Saint- Marc réalisées par l'artiste en 1727, s'offrent aux regards des curieux.
Statues des évangélistes Saint-Luc et Saint-Marc
COMMENT LES RECONNAÎTRE ?
Pour Saint-Luc, ses attributs sont le parchemin et le taureau ailé ; pour Saint-Marc, le livre et le lion.
Direction : L'Agence ; Texte : Alexandre Léoty ; Illustrations : Célia Gazal ; Merci à la Direction du Patrimoine.