Groupes de l'opposition

À Toulouse, la rentrée scolaire a été marquée par l’inauguration en grande pompe du groupe scolaire Émilie du Châtelet, à l'architecture durable avec une cour oasis agréable à vivre. Nous saluons la construction de nouvelles écoles mais ne nous y trompons pas : celle-ci est rendue obligatoire face à la croissance démographique et est imposée par le Préfet. M. Moudenc a beau communiquer sur l’éducation, qui serait la « première de ses priorités », nous ne sommes pas dupes. Au-delà d’obligations réglementaires qui s’imposent à la Mairie, peu de choses sont entreprises pour améliorer l’existant. L’immense majorité des petits Toulousains sont scolarisés dans des écoles vieillissantes, certains bâtiments étant dans un état de vétusté avancé, contenant parfois même de l’amiante. Nous renouvelons, une fois encore, notre demande de mettre en place un grand plan d’investissement pluriannuel pour la rénovation du bâti scolaire, avec une répartition claire des dépenses pour chaque école.

En juin dernier, des pluies importantes ont inondé 25 écoles avec d’importants dégâts à la clé tandis que la rentrée 2023-2024 a été caractérisée par un pic de chaleur inédit en septembre. Face au dérèglement climatique, attelons-nous au chantier de l’adaptation pour réduire les vulnérabilités : isolation du bâti, ventilateurs dans toutes les salles de classe, végétalisation des cours de récréation. S’agissant justement des « cours oasis », nous alertons sur la nécessité d’améliorer leur qualité afin qu’elles apportent une vraie plus-value aux enfants. Ces cours doivent être débitumisées et largement arborées afin de créer de l’ombre, la pleine terre devant représenter au moins 1/3 de la cour comme cela se fait déjà à Bordeaux ou Lyon.

Que dire, ensuite, des moyens humains consentis pour nos enfants ? M. Moudenc a fait le choix de diminuer le taux d’encadrement, confiant désormais à un seul animateur la responsabilité de 18 enfants contre 14 auparavant. Quant aux ATSEM, la réorganisation en profondeur de leurs missions leur a été imposée sans aucune concertation. Ces évolutions représentent une surcharge de travail pour ces personnels qui sont par ailleurs précarisés par une faible rémunération. La brutalité envers nos agents et la volonté de faire des économies pèsent in fine sur le bien-être de nos enfants, impactés par une perte de proximité et une moindre qualité de vie sur le temps périscolaire.

Enfin, comment passer sous silence les 171 enfants scolarisés à Toulouse qui sont sans domicile fixe ? Un enfant sans abri, dormant tantôt en hébergement d’urgence, tantôt à la rue, peut-il apprendre convenablement et réussir à l’école ? Nous, élu.e.s de gauche, écologistes et citoyens, affirmons que la violence inouïe que vivent ces enfants et leurs familles fait honte à notre République. Elle nous fait honte. Car nous échouons à protéger TOUS nos enfants, en dépit de moyens matériels conséquents, dignes d’un pays développé. L’hébergement d’urgence relève principalement de la compétence de l’État, qui faillit à sa mission en fermant régulièrement des places. Nous renouvelons notre demande à M. Moudenc de se saisir de ce sujet et d’exhorter le Préfet, en tant que Maire de Toulouse, à trouver dans les plus brefs délais une solution pérenne pour assurer un logement décent à ces 171 enfants et leurs familles. Un Maire ne peut rester insensible au sort des enfants de sa commune. 

Face à la faillite collective de M. Moudenc et son équipe qui considèrent nos enfants comme une variable d’ajustement budgétaire, nous, élu.e.s de gauche, écologistes et citoyens, ne nous tairons pas. Nous avons lancé l’Observatoire des écoles toulousaines, co-porté avec des enseignants, des parents d’élèves et des agents. Cet Observatoire nous permet de documenter l’état des écoles, d’identifier les urgences et les besoins humains et matériels qui en découlent. Il vous permet, à vous, membres de la communauté éducative, de nous alerter et de contribuer au diagnostic partagé. Les premiers résultats sont édifiants : sur près de 400 contributions issues d’une centaine d’écoles, 80 % des répondants estiment que les écoles ne sont pas adaptées au dérèglement climatique. Vous aussi, contribuez à l’Observatoire des écoles toulousaines : https://observatoiredesecoles.wordpress.com/

Les élus de l'Opposition municipale
M. Bleuse, F. Briançon, H. Cabanes, R. Cujives,
A. Deheurles, J. El Arch, V. Gibert, I. Hardy,
C. Honvault, P. Lacaze, M. Le Texier, H. Magdo,
A. Maurice, O. Maurin, A. Roby