La vague marchand

Léon Marchand

Quadruple médaillé d’or aux Jeux de Paris 2024, le jeune prodige de la natation, formé aux Dauphins du TOEC, a déclenché une vague d’admiration dans la ville du rugby.

Ce 28 juillet, dans l’enceinte de l’Arena, le nageur de 22 ans survole le 400 mètres 4 nages, son épreuve fétiche. Avec un chrono de 4 minutes 2 secondes 95, il décroche l’or et un nouveau record olympique. Un grand moment de sport que le Dauphin allait couronner de trois autres victoires (200 m papillon, 200 m brasse et 200 m 4 nages), raflant quatre médailles d’or ! Puis, le 4 août, il remporte, en équipe cette fois-ci, une médaille de bronze en relais 4 x 100 m 4 nages. C’est l’apothéose d’une ascension extraordinaire opérée ces dernières années – le nageur toulousain détenant le record du monde du 400 m 4 nages depuis les championnats du monde 2023 à Fukuoka au Japon (record jusqu’ici détenu par l’Américain Michael Phelps).
Comment un tel champion naît-il ? « Léon a une grande force de travail, il va au bout des choses. Puis, avec des parents anciens nageurs de haut niveau, il bénéficie d’un ADN hors du commun. Sans oublier des qualités humaines : il est chaleureux, sympathique » témoigne Michel Coloma, directeur général du club Les Dauphins du TOEC, où le jeune nageur a fait ses premières longueurs. L’enfant du TOEC alterne aujourd’hui entre les bassins américains où il poursuit sa carrière, et le club toulousain. Nicolas Castel, l’entraîneur qui a guidé son éclosion, « est encore à ses côtés aujourd’hui » explique Michel Coloma. Toulouse, c’est aussi le lieu de résidence familial, où il aime se ressourcer.

« Après ces moments incroyables, je redescends doucement de mon petit nuage »

« Léon mania »

Si les exploits du jeune nageur aux JO ont ébloui le monde entier, ils rendent particulièrement fiers les Toulousains. La « Léon mania » gagne la ville. Le 18 septembre, place du Capitole, la réception donnée en l’honneur des athlètes des Jeux de Paris 2024, comme souvent pour le Stade Toulousain, est un beau moment de communion entre les habitants et les champions (lire aussi p. 14). C’est le grand bain, de foule cette fois-ci. Il salue ses fans, nombreux à espérer un selfie avec lui. Le jeune sportif est devenu une star. « C’est incroyable. Les gens me disent merci dans la rue » confie-t-il. Revers de la médaille, avec cette soudaine célébrité, il a perdu en spontanéité au quotidien, devant parfois porter casquette et lunettes de soleil pour sortir. « Mais je vis bien ce changement », témoigne le nageur. « Un tel niveau de notoriété est exceptionnel en natation » observe Michel Coloma, avant de souligner les « retombées positives pour la natation toulousaine » : 20 à 30 % d’inscriptions en plus cette année au TOEC ! D’autre part, les Dauphins pourraient récupérer un bassin olympique des JO, qui prendrait place sur le toit de la Cité de la Natation, un équipement en projet sur l’Île du Ramier. « Ce serait super ! » s’exclame le jeune nageur, en forme de soutien. Ce nouveau bassin a un nom tout trouvé : « Léon Marchand ». De retour à l’entraînement à la mi-septembre, il s’apprêtait à disputer quatre compétitions internationales en petit bassin cet automne. Et, dans quatre ans, les JO auront lieu à Los Angeles. Un nouveau record en ligne de mire ? « En sport, tout est possible ! » assure Michel Coloma.