Toulouse, terminus !
Au XIXe et XXe siècle, avec le développement de l’activité ferroviaire, les quartiers qui entourent les gares se sont transformés. À Toulouse, face à une fréquentation croissante, le faubourg Matabiau s’est doté de nombreux hôtels de voyageurs, dont certains restent mythiques.
Flashback
En ce début du XXe siècle, la Gare Matabiau expose un tout nouveau visage. Du premier bâtiment créé en 1856, il ne reste plus rien de reconnaissable. Avec ses murs en pierre de Saintonge blanche et ses toitures en ardoises, la nouvelle gare toulousaine, de style classique, tranche dans le paysage urbain toulousain fait de tuiles et de briques rouges. Le nombre de passagers explose. Dans le quartier, l’offre n’a jamais été aussi dense pour loger les voyageurs, entre l’Hôtel de la Compagnie du Midi, implanté directement au sein de la gare, les pensions de famille plutôt dévolues aux moins argentés et même plusieurs hôtels de standing. Une douzaine d’hôtels de voyageurs, dès 2 francs, peut ainsi s’enorgueillir de se situer « face à la gare ». Leurs noms font déjà voyager : Hôtel de Bayonne, de Bordeaux, de Nantes, de Saint-Gaudens (Saux), le Perpignanais…
Victoria, régina…
Si certains d’entre eux sont apparus en même temps que la gare initiale ou juste après, de nouveaux bâtiments voient le jour en ce début de XXe siècle. Parmi eux, deux hôtels se démarquent par leur emplacement. À l’intersection de la rue de Bayard et du boulevard de Bonrepos, l’hôtel Régina imaginé par l’architecte Georges Masquet, à droite, et l’hôtel Victoria que l’on doit à son confrère Jules Calbairac, à gauche, déploient l’éclectisme architectural propre à cette période de transition qu’est le début du XXe siècle. L’hôtel Victoria expose ainsi sur les deux artères ses façades bicolores où se mêlent brique et pierre de Saintonge. Son angle arrondi, typique du style haussmannien, s’orne de détails, colonnes et pilastres, plutôt associés à l’art nouveau. En face, l’hôtel Régina arbore lui aussi des lignes très haussmanniennes, depuis l’angle arrondi jusqu’à cette rotonde surmontée d’un dôme recouvert d’ardoises si typique des quartiers parisiens de l’époque. La verrière de son garage, de type Eiffel, rappelle également la marquise de la gare Matabiau. Les deux bâtiments semblent en effet faire écho à ses spécificités architecturales « classiques », tout en revendiquant leur propre personnalité, subtil équilibre entre une identité toulousaine et les signes extérieurs d’un standing que ne renierait pas Paris.
Comme en écho aux grands travaux d’aménagement réalisés pour accueillir la première puis la seconde gare Matabiau, Toulouse Métropole a lancé en 2017 "Grand Matabiau quais d’Oc", un projet de transformation du quartier dans la perspective de l'arrivée de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) en 2032. Avenue de Lyon, les premiers logements, commerces et services sortiront de terre d'ici 2026.
Les calèches attendent les voyageurs devant la toute nouvelle gare Matabiau, inaugurée en 1905. On la doit à l’architecte Marius Toudoire, déjà concepteur de la gare de Lyon à Paris et de celle de Bordeaux.
- À la fin du XIXe siècle, il est envisagé de créer une nouvelle artère qui mènerait d’une traite de la gare au Capitole. Le coût d’un tel ouvrage fait reculer la municipalité de l’époque, privilégiant l’élargissement de la rue de Bayard.
- Depuis la fin du XIXe siècle, un pont relie le parvis de la gare à la rue de Bayard qui lui fait face. Fut un temps, les voyageurs pressés tentaient de traverser le canal du Midi via l’écluse de la gare, au risque de tomber à l’eau.
- Devant la gare et autour des hôtels Régina et Victoria, de jeunes vendeuses aux paniers plats font commerce de ces petits bouquets de violettes si typiques de la Ville rose.
Quel est le style architectural auquel font référence les éléments suivants ?
- Des immeubles de 4-5 étages
- Angles d'immeubles arrondis
- Balcons filants en fer forgé et/ou soutenus de consoles
- Dôme et rotonde
- Combles plus vastes
- Parfois, façade bicolore
*Le style haussmanien