Life Green Heart - Un projet européen pour lutter contre le réchauffement climatique

Six ans pour faire revenir la nature au nord de l’île du Ramier afin de lutter contre le réchauffement climatique, c’est l’objectif du projet européen « Life Green Heart » débuté en 2019. Un projet innovant qui mobilise les forces vives de la recherche scientifique locale et la ville de Düsseldorf.

1. Un laboratoire climatique

Après 70 ans d’occupation, le départ du parc des Expositions sonne le début de la transformation de l’île en « poumon vert ». Alors que le réchauffement climatique pourrait atteindre une augmentation moyenne de 4°C à Toulouse d’ici la fin du siècle par rapport à la fin du XXe, l’urgence climatique s’impose pour lutter contre les îlots de chaleur urbains (lire encadré). Le projet consiste à végétaliser le nord de l’île afin d’apporter de la fraîcheur grâce à la vapeur d’eau rejetée dans l’air par les arbres. Objectif : réduire de 3°C la température sur l’île. Il s’agit aussi de « décarboner » l’île par l’action naturelle de la végétation : la photosynthèse capture le CO2, principal gaz à effet de serre.

2. Restaurer la qualité des sols

Étape préalable aux plantations : redonner aux sols appauvris leur richesse en nutriments et micro-organismes. Après la déconstruction des bâtiments et la déminéralisation des parkings, Toulouse Métropole et un groupement scientifique réunissant des chercheurs en géologie et microbiologie des sols, mettront en oeuvre un protocole scientifique innovant. À partir de cet hiver, pour un an, ils constitueront des parcelles-témoin afin de tester quatre profils de sols qu’on trouvera à terme sur l’île : forestier, arbustif, de prairie et de pelouses. À l’issue de ce travail, les chercheurs identifieront les meilleures modalités de fertilisation naturelle, qu’on pourra alors appliquer aux 10 hectares du nord du Ramier.

3. Végétaliser et conforter la biodiversité

À partir de 2022, les opérations de « renaturation » commenceront. On plantera environ 2 500 arbres aux essences adaptées aux bords de fleuve notamment : aulnes glutineux, ormes lisses, saules blancs… On restaurera la biodiversité en renforçant les continuités écologiques sur l’île et les berges de la Garonne. Enfin, on limitera la pollution de l’air et les nuisances sonores en développant des modes de transports doux : des cheminements accessibles à tous et quatre passerelles piétonnes et cyclables pour accéder plus facilement à l’île d’ici 2026.

4. Mesurer les effets

Les effets de cette renaturation seront évalués sur plusieurs années en mesurant l’évolution de la biodiversité, avec des relevés de la faune et de la flore, des températures et des polluants atmosphériques, grâce à des capteurs météo (16 déjà en place) et qualité de l’air (2021) ainsi que les nuisances sonores. Une étude sociologique permettra également d’évaluer l’appropriation des nouveaux aménagements par la population. À terme, ce projet scientifique innovant permettra d’enrichir la connaissance pour Toulouse et d’autres villes françaises et européennes en matière d’adaptation des métropoles au réchauffement climatique.

  • 10 hectares de végétalisation
    Avec environ 2 500 arbres à planter au nord de l’île, pour une réduction du pic de chaleur estival de 3°C.
  • 5 partenaires :
    Le Muséum de Toulouse, Météo France, la start-up WaltR, l’Université de Toulouse Jean-Jaurès et la Ville de Düsseldorf.
  • 3,8
    millions d’euros de budget avec un co-financement européen de 55 %.

L’îlot de chaleur urbain
La nuit, la température en ville peut rester plus élevée que dans les zones rurales voisines. Il se crée ainsi une bulle de chaleur sur la ville : l’ Îlot de chaleur urbain (ICU). Pourquoi ce phénomène ? Tandis qu’à la campagne, en journée, l’énergie solaire est consommée par la végétation pour évaporer l’eau puisée dans le sol, en ville, elle est emmagasinée dans les matériaux des bâtiments et des surfaces imperméables comme le bitume. La nuit, ces surfaces restituent à l’atmosphère urbaine l’énergie accumulée durant la journée. Les activités humaines (moteurs, chauffages, industrie) renforcent également le réchauffement des villes. L’air au-dessus de la ville se refroidit donc moins la nuit qu’à la campagne, générant ainsi l’ICU.

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