Groupes de l'opposition

Personnes âgées : la mairie n’anticipe pas les besoins


Au sein de la population toulousaine, comptant pas loin de 500 000 personnes, plus de 64 000 sont âgées de plus de 65 ans et 50% des personnes de plus de 80 ans vivent seules à Toulouse (Insee- Recensement de la population 2019). Compte tenu de l’augmentation constante du nombre de personnes âgées, il convient de réorganiser les politiques publiques, en direction de l’accompagnement à domicile, d’un encadrement suffisant en EHPAD (Établissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes), en concertation avec les personnes concernées, familles, soignants et acteurs associatifs.

Le bien-être de nos aînés devrait être au coeur des enjeux de la politique de la ville. Force est de constater qu’il n’en est rien. Nos aînés subissent de plein fouet la politique d’austérité croissante imposée par la majorité de M. Moudenc. Que ce soient le manque d’accès à l’eau l’été, les îlots de chaleur, les difficultés d’accès aux services essentiels à cause de la fracture numérique, la qualité des repas dans les établissements spécialisés ou livrés à domicile (à l’image des cantines dans les maternelles, ceux des EHPAD sont également fournis par la cuisine centrale de Toulouse), ou le refus de prise en compte de la pénibilité du travail des agents et agentes concernés, rien n’est fait pour rendre Toulouse accessible et agréable à vivre à tout âge.

À l‘image de la crise que subit la petite enfance à Toulouse, nous déplorons le manque de reconnaissance des agents et agentes en EHPAD, et de la pénibilité de leur travail (horaires, contraintes physiques…). Cette absence de valorisation explique en bonne partie les difficultés de recrutement de ce secteur et le manque de personnel qualifié indispensable au fonctionnement de ces établissements, impactant directement la qualité de vie de leurs résidents, nos aînés, tant physiquement que psychologiquement. Le nombre croissant de scandales liés à ces structures est symptomatique de ce cruel manque de personnel.

Nous proposons de développer plus d’espacesde rencontres intergénérationnelles. Ces espaces associatifs accompagnés par la mairie ou autogérés seraient de véritables leviers de communication et d’insertion des public seniors, au coeur de la notion même de démocratie. Nous revendiquons également un accompagnement dans l’accès aux droits et au numérique en renforçant le rôle du CCAS dans sa mission d’information. En concertation avec l’Agence régionale de santé et le Conseil départemental de Haute-Garonne, la mairie se devrait d’aborder le sujet globalement, en veillant aussi bien à la prévention des risques, qu’à l’exécution de dispositifs nécessaires pour une qualité de vie et de santé la plus longue possible (mobilier urbain, accessibilité de l’espace public, du bâti et des services…), tout en augmentant fortement les services d’accompagnements à domicile (SAAD, SSIAD, accueil de jour, …). Nous souhaitons ainsi faciliter le dialogue entre les personnes concernées, leurs associations et les différents acteurs sanitaires et sociaux qui oeuvrent à l’amélioration de la qualité de vie des seniors. Le Gérontopopôle de Toulouse, des associations de conciergerie solidaire ou la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) pourraient être en ce sens des partenaires privilégiés. De plus, le réseau des villes francophones Amies des aînées constitue une expertise privilégiée pour accompagner cette transition.

Le contexte social actuel nous le montre, les Françaiseset Français vivent certes plus longtemps mais plus forcément en bonne santé. La diminution de la qualité de vie avec l’augmentation de sa durée constitue un enjeu central dont la mairie doit se saisir. La précarité qui caractérise la nouvelle réforme des retraites du gouvernement impose un soutien et des mesures plus concrètes, de la part de la municipalité, localement, au bénéfice des publics âgés. Face à un service public détérioré, les services de proximité doivent assumer la pleine responsabilité de l’accompagnement de la vieillesse et des familles.
Les élus de l'Opposition municipale